Alternance : fin de cycle ou mutation ?

Alternance : fin de cycle ou mutation ?

Les Experts Compétences depuis des années ont incité les OF à investir le champ de l’alternance. Une réussite jusqu’à 2024… 

  1. Les aides à l’alternance jouent les prolongation
  2. De formateur à chasseur d’entreprise
  3. Chargé de relations entreprises, un nouveau métier en OF 
  4. Comment piloter efficacement son action en alternance
  5. Le stagiaire en alternance remplace-t-il le salarié ?
  6. Alternance : fin de cycle ou mutation ?

Après plusieurs années de croissance exceptionnelle, l’alternance en France entre dans une phase de transition. Le Tableau de bord de l’Observatoire de l’Alternance – novembre 2025 met en évidence un ralentissement progressif des entrées, particulièrement marqué en 2025. Ce mouvement interroge légitimement les acteurs de la formation : assiste-t-on à une remise en cause du modèle ou à une normalisation après une période de croissance hors norme ?

Pour les organismes de formation comme pour les entreprises, comprendre cette dynamique est devenu un enjeu stratégique.

Alternance : fin de cycle ou mutation ?

Une croissance spectaculaire… suivie d’un palier

La réforme de 2018 a profondément transformé l’alternance, en particulier l’apprentissage. Entre 2018 et 2022, les effectifs ont progressé à un rythme inédit, portés par :

  • une libéralisation de l’offre de formation,

  • des aides financières massives à l’embauche,

  • une attractivité renforcée auprès des jeunes et du supérieur.

Après ce cycle de forte expansion, les années 2023 et 2024 ont marqué un ralentissement. L’année 2024 se clôt encore sur une légère hausse, mais 2025 confirme un reflux des entrées, désormais difficile à ignorer.

Il ne s’agit pas d’un effondrement brutal, mais bien d’une baisse lente et continue, avec de fortes disparités selon les secteurs et les niveaux de formation.


Apprentissage : stabilisation puis tassement

L’apprentissage reste le pilier central de l’alternance. Toutefois, les signaux récents montrent un essoufflement :

  • stagnation des entrées fin 2024,

  • recul attendu en 2025, estimé entre –5 % et –10 % selon les domaines,

  • tassement plus marqué dans certaines formations du supérieur.

Ce ralentissement ne traduit pas une perte d’intérêt des jeunes, mais plutôt :

  • une réduction progressive des aides publiques,

  • l’introduction de restes à charge pour les entreprises,

  • un climat d’incertitude réglementaire qui freine les décisions d’embauche.

L’apprentissage entre ainsi dans une phase de sélectivité accrue, où la logique quantitative laisse place à une approche plus stratégique.


Contrat de professionnalisation : un déclin structurel

Le constat est nettement plus sévère pour les contrats de professionnalisation. Après plusieurs années de recul, l’année 2024 marque une chute historique, prolongée en 2025.

Ce dispositif, autrefois complémentaire de l’apprentissage, se retrouve fragilisé par :

  • la suppression de la prime à l’embauche,

  • un transfert massif des jeunes vers l’apprentissage,

  • un recentrage sur les demandeurs d’emploi et des formations plus courtes.

Aujourd’hui, le contrat de professionnalisation ne joue plus qu’un rôle résiduel, ciblé sur certains secteurs et profils spécifiques. La complémentarité des deux contrats d’alternance, pourtant recherchée, s’en trouve affaiblie.


Un paradoxe : moins d’alternance, mais toujours plus efficace

Le ralentissement observé ne remet pourtant pas en cause l’efficacité du modèle. Tous les indicateurs d’insertion restent très favorables à l’alternance :

  • accès plus rapide à l’emploi,

  • taux de CDI supérieurs à la voie scolaire,

  • meilleure progression salariale à moyen terme.

L’alternance conserve également un rôle central d’ascenseur social, en particulier pour les jeunes issus de milieux moins favorisés. Une fois l’accès au dispositif obtenu, les écarts d’insertion et de réussite se réduisent fortement.

Ce paradoxe est au cœur du débat actuel : l’alternance fonctionne, mais son environnement économique et réglementaire se durcit.


Une alternance devenue variable d’ajustement budgétaire

Le tableau de bord 2025 souligne un point clé : les évolutions récentes relèvent davantage de choix budgétaires que d’une remise en cause pédagogique.

Les modifications fréquentes des règles du jeu (aides, niveaux de prise en charge, exonérations) introduisent une instabilité préjudiciable :

  • les entreprises hésitent à s’engager sur le long terme,

  • les familles manquent de visibilité,

  • les organismes de formation doivent adapter en permanence leurs modèles.

Dans ce contexte, l’alternance devient une variable d’ajustement, alors même qu’elle constitue l’un des outils les plus efficaces de politique de l’emploi et des compétences.


Quelles conséquences pour les acteurs de la formation ?

Pour les organismes de formation, cette nouvelle phase impose un changement de posture :

  • passer d’une logique de volume à une logique de qualité,

  • renforcer l’accompagnement des entreprises et des apprenants,

  • sécuriser les parcours pour limiter les ruptures,

  • diversifier les sources de financement et les modalités pédagogiques.

L’alternance de demain sera probablement moins massive, mais plus ciblée, plus professionnalisante et plus exigeante.


 

Oui, le constat est clair : l’alternance connaît une baisse lente et continue. Mais cette évolution ne signe ni son échec ni sa fin. Elle marque la fin d’un cycle exceptionnel et l’entrée dans une phase de maturité contrainte.

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Qu’est-ce que l’ASP ?

Qu’est-ce que l’ASP ?

Les Experts Compétences n’ont pas de bons souvenirs du travail avec l’ASP. L’ASP, dans l’esprit de nombreux acteurs de la formation et de l’apprentissage, reste associée à une époque de lourdeurs administratives, retards de paiement et procédures kafkaïennes.

ASP = Agence de Services et de Paiement

On parle du retour de l’ASP, aujourd’hui

L’ASP : ce qu’elle est, ce qu’elle a été… et ce que son retour possible signifie vraiment pour la formation

Qu’est-ce que l’ASP ?

1️⃣ Qu’est-ce que l’ASP ?


ASP = Agence de Services et de Paiement

C’est un établissement public national placé sous la tutelle de l’État (Ministère de l’Agriculture et Ministère du Travail).

Son rôle historique :

Gérer, instruire et payer des aides publiques pour le compte de l’État.

Elle intervient dans de très nombreux domaines :

  • aides agricoles (PAC),
  • dispositifs emploi,
  • service civique,
  • contrats aidés,
  • aides exceptionnelles entreprises,
  • formations financées sur fonds publics,
  • ancien système de soutien à l’apprentissage.

L’ASP n’est donc pas un organisme de décision politique ni d’ingénierie pédagogique :


➡️ C’est un outil purement administratif et financier, chargé d’exécuter des paiements selon des règles définies par l’État.

 

2️⃣ Votre souvenir est exact : le passé de l’ASP avec l’apprentissage

Avant la réforme de 2018 (création de France Compétences et des OPCO), l’ASP gérait directement une grande partie des versements liés à l’apprentissage.

Et les acteurs de terrain s’en souviennent très bien…

✅ Réalités vécues à l’époque :

  • Retards chroniques de paiement
  • Dossiers bloqués pour des erreurs mineures
  • Injonctions contradictoires
  • Changements de procédures non anticipés
  • Documents à renvoyer plusieurs fois
  • Manque total d’interlocuteurs stabilisés
  • CFA fragilisés par des trous de trésorerie

Le système fonctionnait ainsi :

CFA ➜ Dépôt des justificatifs ➜ ASP ➜ Contrôles ➜ Paiement différé

🛑 Chaque “grain de sable” bloquait toute la chaîne.

 

Résultat :


➡️ Des délais de paiement qui pouvaient atteindre 3 à 6 mois, parfois davantage.
➡️ Des centres de formation mis en difficulté financière, alors même que les apprentis étaient bien formés… mais pas payés.

 

3️⃣ Pourquoi reparle-t-on aujourd’hui de l’ASP ?


Parce que l’État cherche à reprendre le contrôle financier du système

Depuis 2022, plusieurs scandales ont mis en lumière :

  • des détournements du CPF,
  • de la fraude à l’apprentissage,
  • des montages fictifs de “CFA fantômes”,
  • des surfacturations NPEC.

L’exécutif a donc pris un virage clair :

« On ne délègue plus la gestion de milliards d’euros à des acteurs intermédiaires dispersés ;
on centralise les paiements là où on peut contrôler. »

Et l’ASP est l’outil administratif idéal pour cette stratégie, car elle possède :

  • une forte capacité de contrôle,
  • une chaîne de paiement nationale,
  • des systèmes interconnectés avec la Sécurité sociale, l’URSSAF, etc.

 

4️⃣ En clair : quel serait le nouveau rôle de l’ASP ?

Dans le scénario actuellement envisagé :

✅ L’ASP deviendrait le payeur unique des dispositifs structurants de la formation, notamment :

  • Les contrats d’apprentissage
  • Les flux budgétaires pilotés par France Compétences

Les OPCO :

  • ne verseraient plus directement certains financements,
  • resteraient conseillers de branches et ingénieurs de filière.

Nouvelle chaîne théorique :


OF / CFA
↓ (remontée des données)
France Compétences
↓ (répartition budgétaire)
ASP
↓ (contrôles & paiement)
OF / CFA

 

5️⃣ Enfin LA question centrale :


⚠️ Est-ce une bonne nouvelle ?

Soyons parfaitement honnêtes :

❌ Sur le plan opérationnel terrain à court terme : inquiétant

On sait par expérience que :

  • L’ASP fonctionne lentement.
  • C’est une structure très procédurale.
  • Elle privilégie le contrôle avant paiement.
  • Il y a peu de souplesse dans la gestion des erreurs.

➡️ Tout est exact ce que vous redoutez.

 

✅ Sur le plan politique et budgétaire : rassurant pour l’État

Pour la puissance publique :

  • Centralisation = lutte contre la fraude.
  • Maîtrise des délais budgétaires.
  • Réduction des “fuites financières”.

Mais ce qui est bénéfice pour Bercy…

👉 …devient souvent un risque de trésorerie pour les OF.

 

6️⃣ Ce qui change fondamentalement par rapport à l’époque

 

La seule grande différence avec “l’ancien ASP” :

👉 Les outils numériques

Systèmes SI unifiés (France Connect, DSN, URSSAF, etc.).

Déclarations partiellement automatisées.

Tracabilité plus fluide.

Sur le papier, les délais devraient être mieux maîtrisés qu’en 2015.

Dans la réalité terrain, les périodes de bascule sont toujours chaotiques :

    • adaptation des SI,
    • formation des agents,
    • bugs de démarrage,
    • saturation des services ASP.

👉 Les 12–18 premiers mois seraient objectivement risqués en termes de trésorerie.

 

7️⃣ Les risques très concrets pour les organismes de formation

 

Pour un OF ou un CFA, les dangers sont clairs :

⚠️ Risques directs :

  • Paiements retardés
  • Dossiers suspendus pour non-conformité documentaire
  • Flux irréguliers = trésorerie sous tension
  • Moins de latitude de négociation avec un payeur centralisé

⚠️ Effets induits :

  • Fragilisation des structures petites/moyennes
  • Concurrence favorisant les acteurs très capitalisés
  • Concentration du marché
  • Dépendance accrue aux banques
  •  

8️⃣ Ce que doivent faire les OF dès maintenant


✅ Préparer une logique “post-OPCO” de sécurisation de trésorerie


1️⃣ Renforcer la trésorerie

  • Objectif minimum :
  • 6 à 9 mois de charges fixes en réserve

2️⃣ Industrialiser la conformité administrative

Chaque paiement dépendra :

  • de la qualité documentaire,
  • de la traçabilité des parcours,
  • du reporting pédagogique.
  • Zéro tolérance administrative.

3️⃣ Diversifier les sources de revenus

  • B2B privé
  • certifications hors financement public
  • abonnements entreprises
  • services d’ingénierie

4️⃣ Réduire la dépendance monoproduit

Trop d’OF vivent encore à 80 % CPF / apprentissage.

 

9️⃣ Lecture honnête de la réforme


🟥 Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la souplesse opérationnelle.
🟧 Ce n’est pas une catastrophe à long terme pour le secteur.
🟩 C’est un choc d’organisation qui va :

    • éliminer une partie des acteurs les plus fragiles,
    • professionnaliser violemment les survivants,
    • pousser le système vers la concentration et la standardisation.

✅ Verdict sans langue de bois

Vous avez parfaitement formulé la situation :

Si c’est réellement un retour de l’ASP « ancienne version »,
oui — il y a de quoi se faire du souci.

Mais :

  • Le contexte SI est un peu meilleur,
  • Les contrôles seront plus proches en temps réel,
  • La transition sera brutale pour les non-préparés.

 

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MOTS CLÉS 

ASP formation, paiement apprentissage, réforme OPCO 2025, centralisation financement formation, CFA trésorerie, futur OPCO, contrôle fraude CPF, réforme France Compétences.

 

SOURCES

  • Cour des Comptes — rapports formation professionnelle (2023–2024)
  • IGAS / IGF — missions « Gouvernance de l’apprentissage »
  • Centre Inffo — dossiers sur réforme des OPERATEURS et transfert ASP
  • Ministère du Travail — notes sur modernisation de la chaîne de paiement
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2030, que devient la formation professionnelle continue ?

2030, que devient la formation professionnelle continue ?

2030, 85% des métiers n’existent pas encore. Déjà, des tendances se dessinent. Les Experts Compétences navrés de voir la déconfiture actuelle de la formation professionnelle continue, alertent sur les enjeux de la France d’ici à 2030

  1. Former 1 milliard de personne d’ici 2030
  2. OF ! Avez-vous regardé du côté des métiers émergeants ?
  3. 2030, que devient la formation professionnelle continue ?

Scénario 2030 : à quoi ressemblera le paysage de la formation professionnelle en France ?

(le scénario probable et les décisions opérationnelles pour les OF, OPCO et DRH)

2030, que devient la formation professionnelle continue ?

1) Contexte court / moyen terme (2024–2027) : ce qui accélère la transformation

Plusieurs impulsions récentes structurent le « jour d’après » :

  • Des audits d’État et rapports ministériels (IGAS / IGF) recommandent de centraliser davantage la gestion des paiements et du contrôle de l’apprentissage et des dispositifs, en transférant certaines missions financières aux agences publiques (notamment l’ASP). L’idée : fiabiliser les flux, réduire les coûts de gestion et renforcer la lutte contre la fraude.

  • La réforme du financement de l’apprentissage 2025 a modifié les règles de prise en charge (NPEC, minorations selon modalités, etc.), créant une logique de priorisation par branches et une variabilisation des règles de financement. 

  • Pressions budgétaires et appels à économies publiques (cour des comptes / feuille de route budgétaire) contraignent les marges des financeurs et poussent à rationaliser les structures intermédiaires.

  • Parallèlement, des affaires de fraude importantes (exploitation du CPF, réseaux de sociétés écrans) ont démontré les failles du modèle décentralisé, stimulant des réponses plus centralisées et des contrôles renforcés.

Ces éléments rendent probable un transfert effectif, progressif, des fonctions opérationnelles (paiement, gestion contractuelle, contrôles techniques) vers des structures publiques centralisées (ASP / guichet unique) d’ici 2027–2028, tandis que les OPCO perdent en partie leur rôle de « caisse » pour se recentrer sur l’ingénierie métier.

 


2) Scénario plausible à horizon 2030 (description synthétique)

 

A. Rôle des OPCO en 2030 : « experts-filières » et intégrateurs d’ingénierie

Les OPCO existent toujours, mais ont été transformés :

    • Missions conservées : appui aux branches, construction de stratégies de priorisation sectorielles, ingénierie de formation (certifications, parcours métiers), services conseil et animation de filières.

    • Missions transférées : gestion opérationnelle des paiements d’apprenticeship / comptes (vers l’ASP), rôle de payeur diminué, contrôles techniques centralisés.

    • Forme organisationnelle : consolidation (fusions partielles) pour créer des OPCO « élargis » couvrant plusieurs branches complémentaires ; adoption d’un modèle à deux étages : antennes métiers locales + centre d’expertise national.

Conséquence pratique : les OPCO deviennent des partenaires stratégiques pour les branches et entreprises mais moins des financeurs directs, d’où une dépendance accrue des OF sur des règles centralisées et des appels d’offres plus compétitifs.

 

B. Financement et gouvernance : plus de centralité publique

    • L’État / agences (ASP, France Compétences) pilotent davantage l’allocation des fonds et la traçabilité : guichet unique pour apprentissage, bases de données consolidées, contrôles automatisés.

    • Des règles nationales de priorisation coexistent avec marges de modulation par branche (20 % par exemple) pour tenir compte des spécificités sectorielles.

 

C. Fiscalité et charges : moins d’avantages sectaires

    • Les régimes fiscaux dérogatoires (TVA, etc.) des opérateurs ou certaines lignes budgétaires peuvent être revus — traduction : tensions sur les recettes des OPCO, remodelage de leurs business models.

 

D. Qualité & conformité : montée en puissance

    • Contrôles renforcés (data cross-check, IA de détection de fraude), exigences accrues sur la traçabilité pédagogique et l’impact (mesure d’employabilité).

    • Les certifications restent essentielles (Qualiopi révisée vers plus d’impact), et les OF devront produire preuves de performance (placements, montée en compétences mesurée).

 


3) Impacts concrets (OF / DRH / Opco / CFA)

 

Pour les OF

  • Pression concurrentielle accrue : appels d’offres plus stricts, sélection sur performance.

  • Besoins d’ingénierie prouvée : parcours certifiants, évaluations robustes, apprentissage blended.

  • Flux de trésorerie : paiement plus sécurisé mais processus de facturation / contrôle plus pointu ; nécessité d’industrialiser la conformité.

  • Risque pour les petits OF : sortie progressive du champ subventionné si incapacité d’adapter l’offre.

Pour les DRH / entreprises

  • Fluidification administrative (guichet unique) mais relations fournisseurs plus strictes : préférence aux OF référencés et aux parcours mesurables.

  • Possibilité d’un pilotage RH affiné via OPCO repositionnés en experts-filières.

Pour les OPCO

  • Recentrage métier : accompagnement stratégique, ingénierie, animation de branches.

  • Nécessité de se réinventer commercialement (prestations payantes, services à valeur ajoutée).

Pour les territoires & CFA

  • Renforcement du rôle stratégique pour les CFA dans les métiers en tension ; nécessité de partenariats locaux renforcés.

 


4) Trois trajectoires de détail (les « issues » probables) — et leur probabilité

  1. Réforme ordonnée (probable — 55%)
    Transfert progressif des paiements à l’ASP, réaffectation des OPCO en opérateurs d’ingénierie. Mesures de mitigation pour ménager le secteur (périodes de transition, accompagnement).
    Impact : restructuration, mais continuité des financements.

  2. Consolidation forcée (possible — 30%)
    Fusions d’OPCO, rationalisation plus agressive, suppression d’opérateurs jugés inefficients. Accent sur économies.
    Impact : perte d’emplois internes OPCO, renforcement d’un paysage concentré.

  3. Choc réglementaire (moins probable — 15%)
    Mesures brusques après scandales massifs (fraude) ou besoin d’économies drastiques : centralisation forte, rôle marginalisé des OPCO.
    Impact : forte turbulence pour OF; nécessité d’un réalignement rapide vers marchés privés.

 


5) Recommandations pratiques — que faire dès maintenant (plan d’action 2026–2030)

 

A. Pour les organismes de formation (OF) — 6 priorités immédiates

  1. Documenter l’impact pédagogique : mettre en place KPIs mesurables (emploi 6–12 mois, montée en compétences, taux de certification) ; archivage des preuves.

  2. Industrialiser la conformité : process facturation, traçabilité CPF/contrats, audits réguliers.

  3. Se spécialiser : choisir 2–3 niches métiers à forte tension pour capter priorisations de branche.

  4. Construire des parcours certifiants : modularisés, hybrides, avec évaluations automatisées.

  5. Tisser des partenariats OPCO / CFA / entreprises : codevelopper offres afin d’être référencé lorsque les OPCO externalisent l’ingénierie.

  6. Diversifier les revenus : prestations privées, abonnements, services de conseil RH, e-learning B2B.

B. Pour les OPCO — repositionnement stratégique

  1. Se transformer en centre d’expertise : offres de data analytics, priorisation sectorielle.

  2. Monétiser certains services : ingénierie, études, accompagnement d’entreprises.

  3. Conserver proximité : antennes locales maintenues pour le conseil opérationnel.

  4. Moderniser les systèmes : API, interopérabilité avec l’ASP, transparence des données.

C. Pour les DRH / entreprises

  1. Structurer des trajectoires compétences (GPEC renforcée) et co-financements.

  2. Privilégier OF avec preuves d’impact et portefeuilles certifiants.

  3. Sécuriser la chaîne documentaire (contrats, factures, preuve d’assiduité, évaluations).


6) Opportunités (pour ceux qui se préparent)

  • Les OF agiles et tech-savvy augmenteront leur part de marché (parcours hybrides, évaluations IA-driven).

  • OPCO expertisés pourront vendre des services à l’État et aux branches.

  • Entreprises proactives tireront parti d’un guichet unique simplifié pour piloter des politiques compétences efficaces.

 


7) Signes à surveiller (indicateurs d’alerte / confirmation)

Surveillez en particulier :

  • Publications IGAS / IGF et rapports de France Compétences sur les transferts de missions.

  • Textes interministériels et projets de loi de finances (modifications de TVA / régime fiscal).

  • Avis et calendriers du gouvernement concernant le transfert des paiements apprentissage à l’ASP (horizon 2027 mentionné dans plusieurs analyses).

  • Renforcement des dispositifs anti-fraude et enquêtes médiatiques (ils accélèrent la centralisation).

 


8) Message stratégique pour vos lecteurs (OF / Opco / DRH)

L’avenir des OPCO n’est pas la disparition pure et simple : c’est une mutation. D’ici 2030, les OPCO joueront davantage le rôle d’architectes de filière et moins celui de « banque de paiement ». Cette recomposition offre une fenêtre d’opportunité pour les organismes de formation qui accepteront de se réformer : preuves d’impact, industrialisation de la conformité, spécialisation métier, partenariats renforcés.

Pour les décideurs d’organismes de formation et les responsables formation en entreprise : ne subissez pas la réforme — anticipez-la. Le marché à venir rémunérera la qualité, la traçabilité et la capacité à livrer des parcours qui démontrent leur valeur sur l’emploi et l’économie locale.

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Où en sont les OPCO en 2025 ?

Où en sont les OPCO en 2025 ?

Vous le savez, si vous nous suivez; Les Experts Compétences ont toujours soigné les relations entre Opco et OF. 

  1. Quels sont les relations entre Opco et organisme de formation ?
  2. Comment financer une formation avec l’Opco ?
  3. Comment nouer des partenariats avec les Opco ?
  4. Nouer des relations avec les Opco : Exemples 
  5. OF vs OPCO : décalages et malentendus
  6. Ce que les Opco attendent (vraiment) des OF
  7. Quand Opco et OF parlent (enfin) la même langue
  8. Comment les Opco vont contraindre les OF à s’adapter
  9. Où en sont les OPCO en 2025 ?

Mais aujourd’hui,

✅ Le rôle actuel et en cours de redéfinition

  • Les OPCO financent et accompagnent de nombreuses entreprises pour leurs besoins de formation professionnelle, notamment via l’apprentissage, la formation continue, les transitions. En 2023, 4,5 millions de salariés ont bénéficié d’une formation financée via les OPCO. Fonds Social Européen+1

  • Cependant, le cadre institutionnel et financier évolue : la réforme de l’apprentissage 2025 (décrets n° 2025-585 / 2025-586) modifie les modalités de financement : NPEC désormais calculé à la journée plutôt qu’au mois, participation obligatoire des employeurs pour les contrats Bac+3 et plus, minoration pour les formations majoritairement à distance. 

  • Par ailleurs, l’écosystème global de la formation traverse une tension budgétaire : baisse des financements, nécessité d’optimisation, réduction de certaines enveloppes (apprentissage, régions, etc.).

Où en sont les OPCO en 2025 ?

🧩 Les rumeurs sur la “fin des OPCO” : ce qu’elles signifient — et ce qu’elles valent

Depuis quelques mois circule l’idée d’une “réforme silencieuse des OPCO”, voire d’un démantèlement progressif de leurs missions. Voici ce qu’on sait concrètement :

  • Selon un article de novembre 2025, il est prévu le transfert de la gestion des contrats d’apprentissage des OPCO vers l’ASP (Agence de services et de paiement), à horizon fin 2027.

  • Par ailleurs, certaines mesures du projet de loi de finances 2026, évoquées dans les milieux professionnels, pourraient modifier le régime fiscal des OPCO — notamment la fin de leur régime dérogatoire de TVA.

  • Ces évolutions sont qualifiées de “réforme silencieuse” — car contrairement à une suppression ouverte, elles modifient les contours de leurs missions, leurs revenus, et leur rôle de gestionnaire, sans annonce spectaculaire.

👉 Conclusion : les OPCO ne sont pas “liquidés” dans l’immédiat — mais leur rôle institutionnel et leurs prérogatives sont revisités en profondeur, ce qui crée l’impression d’un “jour d’après” pour la formation.

 


🔮 Quel avenir pour les OPCO ? Scénarios probables

Voici plusieurs trajectoires plausibles pour les années à venir :

ScénarioCe que cela implique pour les OPCO / les OF / les entreprises
Réforme et recentrageLes OPCO conservent une partie des missions — appui aux branches, ingénierie, financement, pilotage — mais voient leur rôle administratif central (gestion des contrats d’apprentissage) transféré à l’ASP. Ils deviennent davantage conseillers et facilitateurs qu’opérateurs directs.
Consolidation & spécialisationQuelques OPCO disparaissent ou fusionnent, au profit de “grandes entités” multi-branches. Ceux qui subsistent se concentrent sur des secteurs stratégiques en tension, ce qui renforce l’expertise mais réduit la couverture universelle.
Transition vers un modèle “fonds mutualisés + arbitrage public”Le financement et la répartition des fonds deviennent plus centralisés (via l’État / l’ASP / un autre acteur), avec les OPCO comme prestataires d’ingénierie ou de conseil, moins comme opérateurs financiers.
Érosion progressive avec disparition partielleSi le modèle se fragilise (pression budgétaire, complexité, perte de sens), certains OPCO peuvent fermer ou être absorbés, ce qui redessinerait fortement le paysage de la formation professionnelle.

Parmi ces scénarios, le plus probable à court / moyen terme est le scénario de réforme et recentrage — passage d’un rôle opérationnel à un rôle d’appui stratégique.

 


⚠️ Ce que cela signifie pour les organismes de formation (OF) et les acteurs du secteur

    • Moins d’intermédiaires, plus de charge administrative : si la gestion des contrats est externalisée, les OF devront dialoguer plus directement avec l’ASP ou l’État.

    • Sélectivité accrue : les financements pourraient devenir plus ciblés — priorités métiers en tension, branches stratégiques — ce qui pourrait fragiliser les OF généralistes ou de niche.

    • Pression sur la qualité et la conformité : le “plan qualité et lutte contre la fraude” annoncé pour 2025–2026 impose des exigences renforcées. dumetier.org+1

    • Nécessité d’agilité et d’adaptation : les OF devront développer des offres modulables, ciblées, conformes aux nouvelles règles de financement, et potentiellement chercher des sources alternatives (formations privées, partenariats, financements régionaux, FSE+, etc.).


✅ Notre opinion d’expert : les OPCO changent de peau, mais ne disparaissent pas — pour l’instant

Nous pensons que les OPCO vont survivre, mais transformés :

    • Ils deviendront moindrement des opérateurs financiers,

    • Mais resteront incontournables comme experts métier, référents de branche, facilitateurs de financement,

    • Et joueront un rôle de guichet conseil & ingénierie plus que de “banque de financement”.

Pour les acteurs comme les organisme de formation, directeur, web-marketer dans la formation — c’est une alerte stratégique mais aussi une opportunité.

    • Opportunité de se positionner comme expert dans ce “nouveau monde” : qualité, spécialisation, flexibilité.

    • Nécessité d’anticiper : adapter l’offre, renforcer la conformité, diversifier les financements, surveiller les textes.

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CPF : Nouvelle réforme qui reconfigure les financements FPC

CPF : Nouvelle réforme qui reconfigure les financements FPC

Nouvelle réforme qui attire l’attention de nos Experts Compétences 

 

  1. Qui achète la formation ?
  2. Plus de précisions sur qui achète la formation ?
  3. Le CPF n’est pas la seule source de financement par les particuliers
  4. L’abondement qu’est-ce que c’est ?
  5. L’abondement vient à la rescousse des plans de formation
  6. CPF et permis de conduire
  7. CPF conditions de prise en charge durcies
  8. CPF Nouvelle réforme qui reconfigure les financements

CPF co-construit : la réforme silencieuse qui reconfigure le financement de la formation professionnelle — et fait ressurgir l’esprit du DIF

CPF : Nouvelle réforme qui reconfigure les financements FPC

Une publication au Journal officiel qui change la donne

Le 4 décembre marque une nouvelle étape réglementaire dans l’évolution du Compte Personnel de Formation. Le décret relatif au CPF co-construit acte un principe jusqu’ici inédit dans le paysage français :

Lorsque l’employeur abonde un projet CPF, les sommes versées par l’entreprise deviennent prioritaires dans l’ordre de mobilisation des financements, avant les droits acquis individuellement par le titulaire.

Ce mécanisme peut sembler purement technique. Il traduit pourtant une rupture conceptuelle majeure dans la philosophie du CPF :

  • Le CPF n’est plus exclusivement une épargne individuelle autonome ;

  • Il devient un instrument hybride, situé au croisement du droit personnel du salarié et de la politique compétences de l’entreprise.

Avec ce décret, l’entreprise redevient officiellement un acteur structurant du parcours CPF, ce qui n’était plus réellement le cas depuis la suppression du DIF en 2015.


 

Le basculement d’un modèle ultra-individualisé vers une logique partenariale

Depuis la réforme de 2018 et la monétisation du CPF, le modèle dominant reposait sur une définition simple :

    • Le CPF est propriété individuelle ;

    • L’initiative du projet appartient au salarié ;

    • L’employeur reste au mieux un facilitateur (accord d’absence), rarement un financeur prioritaire.

Cette architecture a profondément modifié le marché de la formation :

    • Explosion des formations courtes, souvent standardisées ;

    • Baisse de l’ingénierie de parcours longs financés par l’entreprise ;

    • Déconnexion croissante entre besoins stratégiques des employeurs et choix individuels des bénéficiaires.

Le CPF était devenu :

✅ Un puissant outil d’activation autonome des individus
❌ Un dispositif partiellement désaligné des besoins économiques réels

Le décret de décembre opère un rééquilibrage structurel :

    • Le CPF devient un outil de co-construction systémique des compétences.

    • Le financement de l’entreprise devient un levier prioritaire dans l’architecture financière du parcours.

Autrement dit :

Ce n’est plus uniquement l’épargne du salarié qui détermine l’accès à la formation —
c’est désormais la convergence entre projet individuel et politique compétences de l’entreprise.

 


Le retour de l’esprit du DIF

Pour de nombreux observateurs de la formation professionnelle, cette évolution rappelle immédiatement le fonctionnement du DIF (Droit Individuel à la Formation), supprimé en 2015.

 

Ce que permettait le DIF

Le DIF :

    • Appartenait juridiquement au salarié,

    • Mais ne pouvait être mobilisé sans accord de l’employeur,

    • S’inscrivait pleinement dans les plans de développement des compétences de l’entreprise,

    • Permettait des logiques de parcours métiers co-financés.

Le DIF structurait un modèle simples :

Droits individuels + validation employeur = stratégie compétences collective

 


Pourquoi le CPF avait rompu avec ce modèle

Le CPF post-réforme de 2018 :

    • Supprime l’autorisation de l’employeur hors temps de travail,

    • Permet une consommation 100 % autonome,

    • Déterritorialise totalement la décision de formation,

    • Créé une logique « marché » individuelle.

Ce basculement avait favorisé :

    • Une offre parfois opportuniste,

    • Une désintermédiation des RH,

    • Une fragmentations des parcours.

 


Le CPF co-construit : DIF 2.0 ?

Le nouveau dispositif ne recrée pas le DIF pour autant :

DIFCPF co-construit
Droit exprimé en heuresDroit exprimé en euros
Accord employeur obligatoireInitiative libre du salarié, mais abondement structurant
Logique collectiveLogique co-pilotée
Faible traçabilitéScoring, traçabilité financière et qualité renforcée
Peu de contrôlesContrôles CPF + Qualiopi

On pourrait parler d’un « DIF modernisé », avec :

  • La liberté du CPF,

  • La structuration stratégique du DIF,

  • Le traçage financier et qualitatif d’un écosystème régulé.

 


Ce que le décret va produire concrètement sur le terrain

 


Pour les salariés

Le réflexe va évoluer profondément :

Avant :
👉 Je mobilise mon CPF personnel.

Demain :
👉 Je sollicite mon entreprise pour cofinancer un projet cohérent avec mon poste ou mon évolution.

Cette nouvelle norme crée plusieurs effets :

    • Meilleur accès aux formations longues et certifiantes ;

    • Sécurisation du financement dès l’amont ;

    • Reconnaissance de la formation comme projet professionnel partagé.

 


Pour les DRH et responsables formation

Ils redeviennent des architectes de parcours :

  • Identification proactive des besoins collectifs,

  • Co-construction avec les salariés des projets CPF + abondements,

  • Structuration d’accords-cadres avec des OF référencés,

  • Pilotage budgétaire des abondements.

Le décret repositionne clairement le service formation au cœur de la stratégie RH.

 


Pour les organismes de formation

Les OF entrent dans une nouvelle phase :

✅ Retour des groupes financés collectivement ;
✅ Visibilité pluriannuelle des marchés de formation ;
✅ Montée en puissance des contrats cadres entreprise ;
✅ Demande accrue de parcours métiers sur mesure.

Le modèle ultra-transactionnel CPF (vente individuelle massive) laisse place à une relation partenariale OF/entreprises :

    • Sélection qualitative accrue,

    • Pression sur l’ingénierie et la preuve d’impact,

    • Standard qualité renforcé.


Pour les Opco

Les Opco retrouvent un rôle pivot d’expertise :

    • Appui au montage des dispositifs CPF co-financés,

    • Ingénierie de parcours métiers/parcours certification,

    • Sécurisation juridique des accords de co-construction.

Ils redeviennent des opérateurs d’interface stratégique, et non plus de simples guichets financeurs.

 


Les nouveaux chantiers qui s’ouvrent

Le décret ne produit ses effets que si les acteurs s’en saisissent. Plusieurs priorités s’imposent dès 2025.


1️⃣ Structurer un catalogue CPF entreprises

Les organisations vont constituer :

    • Un répertoire interne de formations éligibles, aligné avec :

      • leurs métiers cibles,

      • leurs trajectoires de promotion,

      • leurs besoins de reconversion.


2️⃣ Mettre en place des accords-cadres OF

Les partenariats devront garantir :

    • Qualité pédagogique élevée,

    • Tarification maîtrisée,

    • Trajectoires certifiantes lisibles,

    • Robustesse administrative CPF & Qualiopi.


3️⃣ Industrialiser les évaluations

L’évaluation des compétences va devenir centrale :

    • Diagnostics en amont,

    • Positionnements pédagogiques automatisés,

    • Suivi des acquis via IA et LMS,

    • Reporting aux financeurs et directions RH.


4️⃣ Formaliser la contractualisation interne

La co-construction devra être encadrée par :

    • Accords collectifs ou dispositifs unilatéraux,

    • Chartes CPF internes,

    • Protocoles de remboursement ou de retour sur parcours.

 


2026 : année de bascule du modèle CPF

Tout indique que 2026 devrait voir :

    • Une montée en puissance massive des co-abondements,

    • Une contractualisation élargie entreprise–OF,

    • Une réduction progressive du modèle CPF « marché pur »,

    • Un retour vers une formation collective structurée par filières métiers.

Il ne s’agit pas d’un retour au passé, mais d’un saut réglementaire vers un modèle plus mature juridiquement, plus cohérent économiquement et plus efficace pédagogiquement.

 


Une réforme de fond sous les radars

Le décret instaurant la priorité financière du CPF abondé par l’entreprise n’est pas une réforme symbolique :
C’est une recomposition silencieuse du système de formation professionnelle :

  • Réconciliation entre projet individuel et stratégie collective,

  • Revalorisation du rôle de l’employeur,

  • Structuration qualitative de l’offre des OF,

  • Sécurisation des parcours de compétences.

L’esprit du DIF ressurgit, modernisé par le CPF.

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SOURCES

  • Journal officiel – Décret relatif aux modalités d’abondement du CPF et à l’ordre de mobilisation des financements (4 décembre 2024).

  • Ministère du Travail – Dossiers CPF et financement de la formation professionnelle.

  • France Compétences – Rapports sur le pilotage financier du CPF et de l’apprentissage.

  • Cour des comptes – Notes d’observation sur les dispositifs CPF.

  • DGEFP – Guides pratiques CPF et cofinancement.

 

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la FPC glisse sans bruit vers une crise structurelle aux effets profonds

la FPC glisse sans bruit vers une crise structurelle aux effets profonds

Les Experts Compétences se remobilisent après le décès de leur expert juridique. Ils jettent un regard sur la situation de la Formation Professionnelle Continue en cette fin 2025 au milieu de la débâcle parlementaire.

  1. La formation doit-elle obéir à des normes
  2. Les normes en formation VS le secteur agricole
  3. La crise des normes en formation et ses impacts
  4. OF : Retour sur le poids des normes
  5. A qui profitent toutes ces normes ?
  6. Crise budgétaire : A qui profite l’excès de normes ?
  7. Les 2 maux qui tuent la formation professionnelle
  8. Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?
  9. La FPC glisse sans bruit vers une crise structurelle aux effets profonds.

Depuis plusieurs mois, un phénomène inquiétant traverse la formation professionnelle continue : une contraction progressive et silencieuse de l’activité dans l’ensemble de la filière. Contrairement à d’autres secteurs économiques touchés par les crises successives – restauration, bâtiment, commerce – le monde de la formation demeure largement absent des débats publics. Pourtant, les signaux d’alerte s’accumulent.

la FPC glisse sans bruit vers une crise structurelle aux effets profonds

Le dernier baromètre sectoriel des Acteurs de la Compétence pour 2025 met en lumière des tendances convergentes :

  • Plus d’un organisme de formation sur deux anticipe une baisse de chiffre d’affaires.
  • Un tiers suspend ou annule ses investissements.
  • Plus d’un quart enregistre une réduction d’effectifs.
  • Les difficultés de trésorerie deviennent structurelles pour une part notable des acteurs.

Ces chiffres illustrent une réalité désormais partagée : la formation professionnelle, pourtant pilier des politiques d’emploi et de compétences, entre dans une phase de fragilisation durable.

Une dépendance forte à la commande publique et aux financements administrés

La formation professionnelle repose en grande partie sur un modèle administré :

  • Financements publics régionaux (PRIC, marchés de formation, dispositifs de reconversion)
  • Dispositifs nationaux (CPF, financement de l’apprentissage)
  • Intermédiation par les Opco
  • Accréditations et autorisations multiples (Qualiopi, RNCP, RS, appels d’offres)

Cette dépendance structurelle crée un paradoxe :

Le secteur est essentiel à la politique d’emploi mais entièrement soumis aux choix budgétaires et réglementaires de la sphère publique.

Or, ces dernières années ont vu se conjuguer :

  • La baisse massive des achats publics de formation, notamment dans les régions,
  • La refonte permanente des règles de financement,
  • Des arbitrages budgétaires défavorables à l’ingénierie longue,
  • Une priorité donnée aux dispositifs courts, quantifiés et immédiatement évaluables, souvent au détriment des parcours complets d’insertion professionnelle.

Cette évolution progressive a fragilisé les modèles économiques des OF, en particulier les structures indépendantes, de taille intermédiaire, souvent les plus innovantes pédagogiquement.

Le poids croissant des normes : la qualité devenue machine administrative

La mise en place de Qualiopi devait constituer un levier de professionnalisation du secteur. Dans l’esprit du décret de 2019, il s’agissait de :

  • Standardiser la qualité
  • Sécuriser l’utilisation des fonds publics et mutualisés
  • Renforcer la lisibilité pour les bénéficiaires

Cependant, dans sa mise en œuvre opérationnelle, la certification est progressivement devenue :

  • Un système documentaire hypertrophié,
  • Une logique de contrôle continu,
  • Un empilement de procédures internes sans lien direct avec la réalité pédagogique.

De nombreux OF témoignent :

  • D’un temps administratif devenu disproportionné,
  • D’une dilution des fonctions pédagogiques au profit de la gestion de conformité,
  • D’un déport massif des ressources humaines vers le pilotage qualité, au détriment du développement de nouvelles offres ou de l’accompagnement des bénéficiaires.

La qualité est devenue un objectif bureaucratique mesuré par la preuve écrite, plutôt que par l’impact réel sur l’insertion professionnelle ou l’acquisition des compétences.

CPF : de levier d’accès à outil sous surveillance permanente

Initialement conçu comme un instrument d’émancipation individuelle permettant aux actifs de choisir librement leur parcours, le Compte Personnel de Formation a subi une évolution majeure :

  • Contrôles renforcés et ciblages multiples
  • Conditions d’éligibilité continuellement ajustées
  • Restrictions interprétatives changeantes
  • Procédures de validation alourdies

Résultat :

  • Un ralentissement net des inscriptions,
  • Une défiance croissante des OF face aux risques de rejet ou de suspension,
  • Une complexification administrative décourageant certains bénéficiaires.

Le CPF, autrefois moteur de dynamisation du marché privé de la formation, devient aujourd’hui un outil de financement incertain, incitant les organismes à limiter leur exposition commerciale.

L’apprentissage sous tension

Vitrine statistique de la réussite des politiques emploi-formation, l’apprentissage subit à son tour un violent ajustement budgétaire :

  • Révision des niveaux de prise en charge (NPEC)
  • Diminution des aides aux employeurs
  • Augmentation du reste à charge pour certaines formations
  • Charges administratives accrues pour les CFA

Les conséquences sont immédiates :

  • Marges structurellement comprimées
  • Ralentissement des ouvertures de sections
  • Rationalisation des coûts éducatifs

La priorité donnée aux volumes au détriment des contenus met en difficulté de nombreux organismes souhaitant maintenir des standards pédagogiques élevés.

Un secteur incapable de porter une voix collective

Malgré ce contexte, les revendications publiques restent timides. Plusieurs facteurs expliquent ce silence :

1. Un éclatement institutionnel

Le secteur regroupe :

  • Des milliers d’OF de tailles hétérogènes
  • Des CFA rattachés à des branches ou à des collectivités
  • Des acteurs privés lucratifs et associatifs
  • Des organismes parapublics

Cette fragmentation rend toute parole collective complexe.

2. Une dépendance financière directe à l’État

La majorité des acteurs dépendant des dispositifs publics, la critique devient risquée :

  • Peur de perdre des marchés
  • Crainte d’une visibilité négative auprès des autorités de gestion
  • Prudence institutionnelle

3. Une culture historique de service

Les professionnels de la formation sont des praticiens de terrain, orientés accompagnement :

  • Formateurs
  • Conseillers
  • Ingénieurs pédagogiques

Leur vocation reste d’aider à grandir plutôt que de se battre médiatiquement. Cette posture humaniste, respectable, se heurte aux réalités d’une économie administrée.

Une crise systémique plus qu’une crise conjoncturelle

La situation actuelle dépasse la simple contraction de budget :

Il s’agit d’une crise de modèle :

  • Trop de normes pour soutenir l’agilité
  • Trop de contrôles pour favoriser l’innovation
  • Trop peu de visibilité budgétaire pour consolider les investissements long terme

L’enjeu central devient :

Comment concilier sécurisation des fonds publics
et développement d’une ingéniérie de compétences réellement performante ?

Réarmer la filière formation : pistes de sortie

Pour éviter l’érosion continue du tissu des OF, plusieurs leviers peuvent être mobilisés :

1. Repenser Qualiopi sur l’impact réel

Mesurer la qualité par :

  • Le placement emploi
  • La progression des compétences
  • Le taux de satisfaction bénéficiaires long terme
  • et non par la volumétrie documentaire.

2. Stabiliser les règles du CPF

Instaurer :

  • Des cycles réglementaires pluriannuels
  • Une sécurisation accrues des remboursements

Une simplification des référentiels d’éligibilité

3. Revaloriser l’ingénierie métier

  • Les financeurs doivent reconnaître :
  • Le coût réel de la conception pédagogique
  • L’accompagnement individualisé
  • Les évaluations formatives de qualité

4. Construire une représentation sectorielle forte

Créer un front commun pérenne appuyé sur :

  • Les branches
  • Les réseaux d’OF
  • Les acteurs territoriaux
  • Les partenaires sociaux

L’enjeu dépasse la survie d’un secteur

L’affaiblissement de la formation professionnelle ne concerne pas uniquement les organismes. Il engage directement la capacité nationale à :

  • Préparer les reconversions,
  • Adapter les compétences aux transitions industrielles,
  • Sécuriser les parcours professionnels.

Sans un redressement structurel, la France risque de voir s’assécher l’un de ses principaux vecteurs d’adaptation économique.

La formation professionnelle n’est pas un coût à réguler : c’est un investissement stratégique à protéger.

 

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SOURCES

  • Baromètre 2025 — Les Acteurs de la Compétence
  • France Compétences — Rapports sur la régulation financière des dispositifs
  • Ministère du Travail — Bilan des politiques de formation
  • Cour des comptes — Notes sur la gouvernance du CPF et de l’apprentissage
  • DGEFP — Données marchés régionaux de formation
  • Décrets et arrêtés relatifs à la certification Qualiopi (2019–2023)
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Comment démarrer une comptabilité avec Excel ?

Comment démarrer une comptabilité avec Excel ?

L’équipe des Experts Compétences  a perdu son expert juridique. Il nous a quitté en 4 mois après une rude bataille contre un cancer du foi. Hommage à lui !

  1. Donner des cours ? Quel statut choisir ?
  2. Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?
  3. Un auto-entrepreneur doit il tenir une comptabilité ?
  4. Comment démarrer une comptabilité avec Excel ?
  5. Le rôle du responsable financier
  6. Commissaire aux comptes or not commissaire aux comptes
  7. Le DAF cumule 2 postes. Est-ce intéressant pour les OF ?

L’auto-entrepreneur (micro-entreprise) bénéficie d’un régime ultra simplifié. Il n’a pas de “comptabilité” au sens classique du terme : il tient un livre des recettes, parfois un registre des achats, et il garde les justificatifs.

Voici comment faire proprement avec Excel.

Comment démarrer une comptabilité avec Excel ?

✔️ 1. Créer les deux documents obligatoires (sur Excel)


A. Le Livre des Recettes (obligatoire pour tous)

Il recense tous les encaissements, classés chronologiquement.

Colonnes recommandées dans Excel :

  • Date
  • Numéro de facture
  • Nom du client
  • Nature de la prestation (ex : cours de peinture, illustration, formation…)
  • Montant encaissé
  • Mode de paiement (CB, virement, chèque…)
  • Date d’encaissement
  • Observations (facultatif)

➡️ C’est ce document qui servira pour :

  • déclarer le chiffre d’affaires à l’URSSAF,
  • faire un bilan annuel personnel,
  • prouver son activité en cas de contrôle.

B. Le Registre des Achats (obligatoire uniquement si activité commerciale ou mixte)

Pour un artiste qui fait des formations, ce n’est pas obligatoire…
Sauf s’il vend aussi des œuvres physiques, matériel ou produits.

Colonnes recommandées :

  • Date
  • Fournisseur
  • Nature de l’achat
  • Montant TTC
  • Mode de règlement
  • Pièce justificative (numéro / nom du fichier PDF)

 

✔️ 2. Garder toutes les factures et justificatifs

Même en Excel, l’auto-entrepreneur doit conserver les preuves (factures PDF, notes, reçus).

Organisation simple :

📁 Comptabilité 2025
├── 📁 Recettes
│ facture_001.pdf
│ facture_002.pdf
├── 📁 Achats
│ achat_peinture_15_01.pdf
└── livre_recettes.xlsx


Astuce : nommer chaque facture avec le même numéro que dans Excel.

 

✔️ 3. Faire ses factures proprement

Même un artiste formateur doit respecter l’obligation légale.

Une facture doit contenir :

  • identité + SIRET de l’auto-entrepreneur
  • adresse
  • date et numéro unique
  • désignation de la prestation
  • prix
  • mention obligatoire :
    « TVA non applicable, art. 293 B du CGI »
  • coordonnées client

➡️ Excel peut générer les numéros automatiquement.

 

✔️ 4. Déclarer son chiffre d’affaires

Sur URSSAF Autoentrepreneur (tous les mois ou trimestres selon choix).

Il suffit de reporter le total des encaissements, rien d’autre.

 

✔️ 5. Séparer le compte bancaire

Depuis 2019, un auto-entrepreneur qui dépasse 10 000 € de CA pendant 2 années consécutives doit avoir un compte bancaire dédié.

Même en dessous, c’est une excellente discipline : plus propre et plus simple.

 

✔️ 6. Astuce Excel : automatiser les totaux

Création de :

  • Total des recettes du mois
  • Total annuel
  • Graphique d’évolution si besoin
  • Un onglet « synthèse » pour suivre son chiffre d’affaires

Cela aide énormément pour gérer son activité et éviter les erreurs.

👍 BONUS : pour un jeune artiste qui veut progressivement devenir organisme de formation

  • S’il vend des cours (présentiel, vidéo, ateliers), Excel reste suffisant jusqu’au moment où :
  • il dépasse 20–30 stagiaires par an,
  • il veut demander la certification Qualiopi,
  • il veut un suivi pédagogique structuré.

À ce moment-là, il vaut mieux :

  • passer sur un mini-CRM (Notion, Trello, Airtable),
  • éventuellement utiliser un LMS (Chamilo, Moodle, WordPress LMS…).

Mais au tout début, Excel suffit largement pour rester dans les clous administratifs.

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MOTS CLÉS 

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  • Urssaf – Auto-entrepreneur : obligations et déclarations — page officielle pour la déclaration du chiffre d’affaires et les règles sociales. (site URSSAF)

  • Service-public.fr – Micro-entrepreneur : tenue d’un livre des recettes — obligations légales (livre des recettes, registre des achats le cas échéant, conservation des justificatifs). (service-public.fr)

  • impots.gouv.fr – Franchise en base de TVA (article 293 B CGI) — mention à faire sur les factures et règles de TVA pour les micro-entrepreneurs. (impots.gouv.fr)

  • Autoentrepreneur.urssaf.fr — guide pratique dédié aux micro-entrepreneurs (modalités, facturation, déclaration).

  • CNIL – Gestion des données personnelles — bonnes pratiques pour conserver et protéger les données clients (factures, coordonnées). (cnil.fr)

  • Henrri — solution française gratuite de facturation (exemples d’outil simple pour auto-entrepreneur). (henrri.com)

  • Freebe — outil de gestion/facturation pensé pour freelances et créatifs (référence produit). (freebe.me)

  • Indy — logiciel d’aide à la gestion comptable pour indépendants (référence produit). (indy.fr)

  • Ministère de l’Économie / service-public – Obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié — conditions applicables aux micro-entrepreneurs (seuils et pratique recommandée). (service-public.fr)

  • Guide pratique « Tenir sa comptabilité » (ouvrages & fiches pédagogiques) — synthèses disponibles auprès des chambres de commerce locales (CCI) ou des sites d’information pour entrepreneurs.

 

 

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Un auto-entrepreneur doit-il tenir une comptabilité ?

Un auto-entrepreneur doit-il tenir une comptabilité ?

Les Experts Compétences regardent le statut d’auto-entrepreneur et s’interrogent sur leur comptabilité. 

  1. Donner des cours ? Quel statut choisir ?
  2. Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?
  3. Un auto-entrepreneur doit il tenir une comptabilité ?
  4. Le rôle du responsable administratif
  5. Le rôle du responsable financier
  6. Commissaire aux comptes or not commissaire aux comptes
  7. Le DAF cumule 2 postes. Est-ce intéressant pour les OF ?

Le statut d’auto-entrepreneur (micro-entreprise) est connu pour sa simplicité administrative. Mais simple ne veut pas dire « sans règles ». La comptabilité reste obligatoire, même si elle est allégée. Et un point majeur crée souvent des erreurs : le mélange entre finances personnelles et professionnelles.

Voici un guide complet pour comprendre ce que dit la loi, ce qu’il faut faire… et ce qu’il faut absolument éviter.

Un auto-entrepreneur doit-il tenir une comptabilité ?

1. Un auto-entrepreneur doit-il tenir une comptabilité ?

Oui.


Le micro-entrepreneur bénéficie d’un régime comptable simplifié, mais il doit respecter plusieurs obligations :

  • Obligations comptables minimales
  • Tenir un livre de recettes, qui doit mentionner :
  • date de chaque encaissement
  • identité du client
  • nature de l’opération
  • montant encaissé
  • mode de règlement
  • numéro de pièce justificative
  • Tenir un registre des achats (obligatoire uniquement pour activité commerciale ou restauration) :
  • détail par achat
  • fournisseur
  • montant
  • mode de règlement

Conserver toutes les factures et justificatifs pendant 10 ans
(factures clients + factures fournisseurs).

Émettre des factures conformes, avec mentions légales selon activité et régime de TVA.

Ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité


➜ Obligatoire si le chiffre d’affaires dépasse 10 000 € deux années consécutives.

 

2. Mélanger dépenses personnelles et professionnelles : un vrai problème ?

Oui, et plus sérieux qu’on ne le pense.

Ce que dit la loi

Même si l’auto-entreprise ne crée pas une personne morale distincte, l’administration exige une clarté parfaite entre :

  • ce qui relève de l’activité
  • ce qui est personnel

Car cette distinction influe sur :

  • la vérification du chiffre d’affaires
  • le calcul des cotisations
  • la cohérence des encaissements/décaissements
  • la lutte contre la fraude ou le blanchiment

Exemple des erreurs fréquentes

  • Faire ses courses du quotidien (alimentation, vêtements) avec le même compte utilisé pour encaisser ses clients.
  • Payer un abonnement Netflix, Amazon Prime, etc. depuis le compte lié à l’activité.
  • Encaisser sur son compte personnel des revenus professionnels.
  • Faire des virements croisés non justifiés entre comptes.

Conséquences possibles

Contrôle Urssaf plus approfondi
Le contrôleur peut considérer que les relevés sont « confus », ce qui peut entraîner des demandes d’explication plus poussées.

Requalification d’opérations
Certains mouvements bancaires non identifiés peuvent être considérés comme du chiffre d’affaires dissimulé.

Risque de redressement

recalcul des cotisations sur des montants supposés professionnels

pénalités

majorations en cas d’anomalie volontaire

Difficultés en cas de litige, de prêt ou d’assurance
Une comptabilité floue = une activité difficile à justifier.

 

3. Tenir une comptabilité “propre” en micro-entreprise

les bonnes pratiques


1. Utiliser un compte bancaire uniquement pour l’activité

Même si le seuil n’est pas atteint, c’est une très bonne pratique.
Cela simplifie :

  • le suivi des revenus
  • l’identification des paiements
  • le contrôle en cas de vérification fiscale ou Urssaf
  •  

2. Ne jamais régler une dépense personnelle avec ce compte

 

C’est la source n°1 de suspicion de confusion.

 

3. S’auto-verser une “rémunération »

Même si juridiquement ce n’est pas un salaire, faire un virement clair et identifié :
« Virement rémunération – mois de X »

Cela permet de :

  • séparer clairement les flux
  • justifier les mouvements en cas de contrôle

 

4. Utiliser un outil de facturation et un livre de recettes tenu à jour

Les solutions comme Henrri, Freebe, Tiime, Evoliz, Fygr… facilitent la gestion.

 

5. Enregistrer toute opération

Même si la comptabilité est allégée, elle doit être exacte et chronologique.

 

4. Que se passe-t-il si une confusion a déjà eu lieu ?

Si un auto-entrepreneur a déjà :

  • fait passer des dépenses perso sur le compte pro
  • encaissé sur le compte perso
  • mélangé flux privés et professionnels

Il n’est pas trop tard.

Que faire ?

Isoler les opérations concernées
→ téléchargement des relevés
→ annotation de chaque mouvement

  • Documenter
    Même si ce sont des dépenses personnelles, expliquer leur nature.
  • Faire un transfert propre
    Mettre en place un virement mensuel de “rémunération”.
  • Tenir immédiatement un livre de recettes à jour

En cas de contrôle, la transparence et la cohérence sont les meilleurs arguments.

 

5. En résumé : ce que dit le statut d’auto-entrepreneur

Le micro-entrepreneur :

  • doit tenir une comptabilité, même simplifiée
  • doit conserver toutes ses factures
  • doit séparer dépenses pro et perso, au moins via un compte dédié dès 10 000 € de CA
  • peut être contrôlé si ses flux sont confus
  • risque un redressement en cas de mélange non justifié

Le statut est simple, mais pas informel.
Clarté, cohérence et séparation des flux restent des règles fondamentales.

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Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?

Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?

Les Experts Compétences proposent une série de guides pratiques pour les jeunes artistes (ou pas) qui se lancent dans la formation

  1. Donner des cours ? Quel statut choisir ?
  2. Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?
  3. Le rôle du responsable administratif
  4. Le rôle du responsable financier
  5. Commissaire aux comptes or not commissaire aux comptes
  6. Le DAF cumule 2 postes. Est-ce intéressant pour les OF ?

Lorsqu’un jeune artiste décide de proposer des cours — en présentiel, en ligne ou via un organisme de formation (OF) — il découvre rapidement que la comptabilité n’est plus seulement un mot qui fait peur : c’est une obligation légale, mais aussi un outil puissant pour piloter son activité.

Bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire d’être expert en chiffres pour s’en sortir. Avec quelques principes simples, des outils adaptés et un minimum d’organisation, n’importe quel artiste peut gérer une comptabilité propre, fiable et professionnelle.

Comment tenir sa comptabilité quand on débute ?

🧩 1. Comprendre ce que veut dire “faire sa compta”

En France, tenir sa comptabilité consiste à :

✔️ Enregistrer ses recettes

Cours vendus, ateliers, masterclass, formations en ligne, prestations annexes.

✔️ Enregistrer ses dépenses

Matériel, logiciels (montage, graphisme…), fournitures, location de salle, abonnements, frais de communication…

✔️ Conserver les justificatifs

Factures, notes de frais, tickets, reçus, abonnements, etc. Pendant au moins 10 ans (obligation légale).

✔️ Déclarer ses revenus

Selon le statut choisi : micro-entreprise, artiste-auteur, entreprise individuelle, organisme de formation…

✔️ Être capable de prouver sa gestion

En cas de contrôle URSSAF, fisc, Qualiopi (si OF), opérateur financeur (CPF, OPCO…).

👉 En résumé : la compta, c’est raconter l’histoire de son activité avec des chiffres.

 

🧩 2. Adapter sa comptabilité à son statut

 

L’artiste formateur peut dépendre de 3 statuts principaux :

 

🟦 2.1 Micro-entrepreneur (cas le plus simple)

C’est souvent la meilleure option au démarrage.

Obligations comptables :

  • Tenir un livre des recettes (obligatoire).
  • Tenir un registre des achats si vente de matériel (rare pour les artistes formateurs).
  • Facturer proprement (numérotation continue + mentions légales).
  • Conserver les justificatifs.

Ce n’est PAS obligatoire :

Pas de bilan comptable.

Pas de compte bancaire professionnel (mais un compte séparé obligatoire si + 10 000 €/an).

C’est idéal pour :

  • Ateliers, cours en ligne, stages d’art, coaching créatif.
  • Démarrer une activité sans prise de risque.

 

🟩 2.2 Artiste-auteur (mais seulement pour l’activité artistique)

⚠️ Pour la formation ce statut n’est pas toujours adapté, car l’enseignement n’est pas une activité artistique au sens fiscal.

👉 Donc :

On peut être artiste-auteur pour la création de tableaux.

Et micro-entrepreneur pour vendre des cours.

C’est la combinaison la plus fréquemment utilisée par les peintres, illustrateurs, photographes formateurs.

 

🟥 2.3 Création d’un Organisme de formation (OF)

Un OF ne change pas le statut juridique : on peut être :

  • Auto-entrepreneur OF
  • EI OF
  • EURL/SASU OF
  • SCI, SARL, SAS… (rare pour débuter)

Obligations supplémentaires :

  • Tenir une comptabilité complète si société.
  • Déclaration d’activité (NDA).
  • Bilan pédagogique et financier annuel (BPF).
  • Processus Qualiopi → exige une traçabilité impeccable.

👉 Dans un OF, la compta doit être sérieuse mais reste accessible si bien organisée dès le début.

 

🧰 3. Les outils pour tenir sa compta sans se prendre la tête


✔️ Un tableau Excel ou Google Sheets (très bien pour démarrer)

Avec 3 onglets :

    • Recettes
    • Dépenses
    • Récap mensuel
    • Simple, gratuit, efficace.

✔️ Un logiciel simple

    • Freebe (parfait pour créatifs en micro)
    • Tiime
    • Fizen
    • Indy (EI ou sociétés)

✔️ Un outil de facturation propre

    • Facture.net (gratuit)
    • Henrri (gratuit)
    • Freebe / Tiime / Indy

Une compta bien tenue commence par de bonnes factures.

 

🧾 4. Comment enregistrer ses opérations ? (Méthode simple et accessible)


🔹 1. Dès que tu encaisses une vente → tu l’enregistres

  • Date
  • Nom du client
  • Type de cours
  • Montant
  • Moyen de paiement
  • Numéro de facture

🔹 2. Dès que tu fais une dépense → tu stockes la facture

Et tu note :

  • Date
  • Fournisseur
  • Objet
  • Montant
  • Mode de paiement

🔹 3. Une fois par mois → tu fais ton point

Tu compares relevé bancaire et tableau comptable.

Tu ranges les justificatifs du mois dans un dossier.

👉 1H par mois suffit.

 

🧩 5. Ce que la comptabilité révèle… et pourquoi c’est vital pour un artiste formateur

 

La compta n’est pas seulement une contrainte : c’est un tableau de bord précieux.
En quelques semaines, elle permet d’identifier :

✔️ Les cours qui rapportent vraiment

Exemple :
Ton atelier “portrait” est plein mais moins rentable qu’une masterclass en ligne.

✔️ Les dépenses inutiles

Abonnements non utilisés, matériel redondant…

✔️ La capacité d’investissement

(location de salle, caméra, micro…)

✔️ La saisonnalité

Les artistes formateurs voient souvent des pics :

    • septembre
    • janvier
    • juin

✔️ Le ratio temps passé / argent gagné

Indispensable pour structurer une activité durable.

👉 Sans compta, pas de vision. Avec compta, tu deviens pilote.

 

🧩 6. Les erreurs les plus fréquentes… et comment les éviter


❌ 1. « Je garde tout pour plus tard »

→ Mauvaise idée : on oublie 30 % des opérations.

✔️ Solution :

5 minutes après chaque vente → une ligne dans le tableau.

❌ 2. Ne pas facturer ou faire des factures incomplètes

→ Très dangereux en cas de contrôle.

✔️ Solution :

Utiliser un outil de facturation = zéro risque.

❌ 3. Mélanger dépenses perso et pro

→ Le début du chaos.

✔️ Solution :

Un compte séparé (même un simple compte secondaire).

❌ 4. Penser que « compta = fiscalité »

→ Non !
La compta sert d’abord à comprendre ton activité.

❌ 5. Attendre que ça devienne sérieux pour s’organiser

→ Trop tard…

✔️ Solution :

Installer un système simple dès les 1ères ventes.

 

🧩 7. À partir de quand faut-il prendre un comptable ?

 

👉 Micro-entrepreneur : pas obligatoire, souvent inutile
Sauf si :

  • tu dépasses 35 000–40 000 € / an
  • tu veux passer en société
  • tu prépares une certification (Qualiopi, NDA)

👉 Société (EURL, SASU…) : fortement conseillé

Et le coût est souvent modéré : 50 à 120 €/mois pour une petite structure.

 

La comptabilité, c’est LE super-pouvoir du formateur

La comptabilité n’est pas un obstacle : c’est une boussole.

Bien tenue, elle permet à un jeune artiste :

  • de comprendre où il gagne vraiment de l’argent
  • d’ajuster son offre
  • de planifier ses formations
  • d’être crédible devant les financeurs, Qualiopi, les clients
  • de se professionnaliser sans se ruiner

Et le plus important : apprendre à piloter son activité comme un vrai entrepreneur-créatif.

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