Structurer ses formations : De la créativité à la qualité

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Les Experts Compétences abordent la question du contenu des formations. Aussi étonnant que cela paraisse, ils n’ont pas encore partagé ce savoir faire, et pourtant, c’est le coeur de leur métier depuis 30 années de collaboration avec les OF.

  1. Structurer ses formation : de la créativité à la qualité
  2. Comment construire une offre formation malgré les normes

Lorsqu’un artiste souhaite partager son savoir-faire en dessin ou en peinture, la première étape consiste à structurer son enseignement.
Mais entre formation, cursus, cours, plan de cours et granularisation, les termes se mélangent souvent. Or, pour créer une véritable offre de formation artistique, il est essentiel de comprendre ces notions et de les articuler avec cohérence.

C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’un projet ancré dans une identité artistique forte — comme ici, l’univers des peintres du Grand Morin, où chaque apprentissage s’inspire de la lumière, du paysage et de la sensibilité des maîtres qui ont marqué la vallée.

Structurer ses formations : De la créativité à la qualité

1. La formation : une expérience complète, centrée sur la compétence

La formation est le cadre global de l’expérience d’apprentissage.
Elle vise un objectif professionnel ou artistique clair, mesurable, et relié à une compétence observable — comme le recommande le critère n°1 de Qualiopi : l’identification précise des objectifs de la prestation et de son adaptation au public visé.

🎯 Exemple :
Acquérir les bases de la composition picturale inspirée des paysages du Grand Morin.

Chaque formation doit donc répondre à des questions précises :

  • Quelle compétence sera développée ?

  • Pour quel public ?

  • Avec quels résultats attendus (œuvre, carnet, production) ?

  • Comment évaluer la progression ?

Dans le contexte artistique :

Une formation peut être courte (atelier de 3 h sur la lumière naturelle) ou longue (parcours complet sur la peinture en plein air).
Ce qui compte, c’est la cohérence du dispositif et la clarté du résultat attendu — deux éléments centraux de la démarche Qualiopi.


2. Le cursus : une trajectoire d’évolution mesurable

Le cursus correspond à une progression de plusieurs formations qui mènent à un niveau de maîtrise supérieur.
Dans le référentiel Qualiopi, cela répond à la logique de parcours individualisé (critère 2) et de progression des compétences (critère 3).

Exemple de cursus possible :

  • Niveau 1 : Initiation à la peinture d’inspiration naturaliste

  • Niveau 2 : Couleur, lumière et émotions

  • Niveau 3 : Expression libre et création personnelle

Chaque étape doit permettre à l’apprenant :

  • d’évaluer son propre niveau,

  • d’identifier ses axes de progression,

  • et d’obtenir une attestation de compétence (même symbolique) à chaque fin de module.

Ce système d’évaluation continue est une brique Qualiopi essentielle, puisqu’il témoigne du suivi de la réussite des bénéficiaires et de la mesure des acquis (critère 5).


3. Le cours : la cellule vivante de la pédagogie

Le cours est l’unité de base du dispositif.
Il permet de transmettre un savoir-faire spécifique, souvent à travers une démonstration ou un exercice.

🎨 Exemple :
Peindre les reflets mouvants du Grand Morin à la manière de Dunoyer de Segonzac.

Chaque cours s’inscrit dans une logique de micro-compétence :

  • savoir observer la lumière,

  • mélanger des tons justes,

  • exprimer la texture de l’eau ou des feuillages.

👉 En termes Qualiopi, cela correspond à la mise en œuvre de moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement adaptés (critère 4).
Chaque cours devient ainsi traçable, évaluable, et surtout améliorable dans une logique de qualité continue.


4. Le plan de cours : un outil de pilotage Qualiopi

Le plan de cours décrit le déroulé pédagogique d’une séance.
Il permet à la fois de guider l’apprenant et de documenter la démarche du formateur — un élément clé pour la conformité Qualiopi.

Un bon plan de cours comprend :

  1. Objectif précis (lié à une compétence mesurable)

  2. Contenu détaillé (savoirs, techniques, références artistiques)

  3. Moyens utilisés (matériel, supports, démonstrations, vidéos)

  4. Modalités d’évaluation (autoévaluation, production, feedback)

  5. Traçabilité (fiche de suivi ou grille d’observation)

Exemple :
Objectif du cours : maîtriser les dégradés de lumière sur l’eau à l’huile ou à l’aquarelle.
Critère d’évaluation : équilibre du contraste et fidélité chromatique.

Ce plan devient non seulement un outil pédagogique, mais aussi un document Qualiopi de référence pour démontrer la rigueur et la transparence de l’action de formation.


5. La granularisation : la logique du “grain pédagogique”

La granularisation consiste à découper une formation en micro-unités autonomes, chacune liée à un objectif spécifique.
C’est un levier puissant pour :

  • personnaliser les parcours,

  • faciliter la réutilisation des contenus,

  • et renforcer la traçabilité pédagogique, exigée par Qualiopi.

Exemple :

Formation : Peindre la lumière du Grand Morin

  • Grain 1 : observer la lumière naturelle sur la rivière

  • Grain 2 : étudier la palette des reflets

  • Grain 3 : réaliser un croquis préparatoire

  • Grain 4 : créer une œuvre finale en plein air

Chaque grain peut être associé à une fiche compétence, une évaluation courte ou un support numérique, conforme aux attentes de la digitalisation des formations certifiées.


6. Certification, diplôme ou reconnaissance symbolique

La certification est un élément central de la logique qualité.
Mais dans le cas d’un enseignement artistique, elle peut prendre plusieurs formes :

  • Certification professionnelle enregistrée au RNCP ou au RS (à long terme, si l’artiste formalise un référentiel de compétences).

  • Attestation de compétence interne, conforme à Qualiopi (preuve de la maîtrise d’un savoir-faire spécifique).

  • Récompense symbolique ou artistique, inspirée de l’esprit des ateliers classiques (“Mention Grand Morin”, “Prix de la lumière”, “Certificat d’atelier”).

L’objectif est d’offrir à l’apprenant une reconnaissance de sa progression, conforme à la preuve d’évaluation et de satisfaction (critères 5 et 6 de Qualiopi).


7. Vers une démarche Qualiopi progressive et naturelle

Introduire Qualiopi dès la conception du site web et du projet pédagogique, c’est une stratégie gagnante.
Elle permet de :

  • structurer les formations de manière professionnelle,

  • préparer le futur audit Qualiopi sans stress,

  • et surtout, montrer dès le départ la crédibilité du projet artistique.

L’idée n’est pas de bureaucratiser la création, mais d’apporter une rigueur bienveillante, fidèle à l’esprit Qualiopi : amélioration continue, satisfaction du public et montée en compétence réelle.


Conclusion

Pour une artiste inspirée par les peintres du Grand Morin, la clé réside dans l’équilibre entre inspiration et structuration.
Créer une formation de qualité, c’est transformer une sensibilité en parcours, une émotion en compétence, une toile en trace pédagogique.

Comprendre les notions de formation, cursus, cours, plan de cours, granularisation et certification, c’est déjà entrer dans la démarche Qualiopi.
Et cette rigueur, loin de brider la créativité, lui donne un cadre durable : celui d’une artiste-formatrice reconnue, inspirante et certifiable.

Car transmettre, c’est déjà créer.
Et dans la lumière du Grand Morin, la pédagogie devient elle-même un art.

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SOURCES

  • Référentiel Qualiopi (RNQ)

    • Critères officiels de certification Qualiopi pour les prestataires de formation :

      • Critère 1 : Identification précise des objectifs de la prestation et adaptation au public

      • Critère 2 : Adaptation des dispositifs et individualisation des parcours

      • Critère 3 : Cohérence et progression des compétences

      • Critère 4 : Moyens pédagogiques et techniques adaptés

      • Critères 5 & 6 : Évaluation des acquis et satisfaction des bénéficiaires

    • Source officielle : Ministère du Travail – Qualiopi

  • Pédagogie et structuration des formations artistiques

    • Méthodes pédagogiques pour la création artistique : découpage en modules, granularisation, progression des compétences

    • Principes d’évaluation formative et certificative dans le cadre artistique

  • Histoire des peintres du Grand Morin

    • Inspirations historiques : peintres naturalistes et paysagistes français (XIXe et XXe siècles), en parallèle des écoles de Barbizon et Louveciennes

    • Références issues de catalogues et notices d’exposition sur Dunoyer de Segonzac et contemporains, archives régionales du Grand Morin

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