Ce que les OF attendent (aussi) des OPCO

Ce que les OF attendent (aussi) des OPCO

Que sait-on des réalités de l’autre ? (Suite)

Les Experts Compétences  décrivent les relations entre OF et Opco. 

    1. Quels sont les relations entre Opco et organisme de formation ?
    2. Comment financer une formation avec l’Opco ?
    3. Comment nouer des partenariats avec les Opco ?
    4. Nouer des relations avec les Opco : Exemples 
    5. OF vs OPCO : décalages et malentendus
    6. Ce que les Opco attendent (vraiment) des OF
    7. Ce que les OF attendent (aussi) des OPCO

Le partenariat entre organismes de formation (OF) et OPCO est fondamental pour faire fonctionner l’écosystème de la formation professionnelle. Pourtant, du côté des OF, les attentes sont nombreuses… et souvent peu exprimées. Ce troisième article donne la parole aux OF pour comprendre ce qu’ils attendent réellement de leurs financeurs.

Ce que les OF attendent (aussi) des OPCO

1. De la lisibilité dans les règles


Les OF sont confrontés à une multiplicité de dispositifs, de règles de financement, de critères de prise en charge, et de plateformes propres à chaque OPCO. Ce qu’ils attendent en priorité :

  • Une documentation claire et à jour
  • Des référentiels unifiés ou au moins harmonisés
  • Des réponses précises aux questions techniques

📘 La lisibilité administrative est un facteur-clé de conformité… et de santé mentale pour les équipes !

 

2. Une stabilité des règles… ou des délais suffisants


Les réformes permanentes et les changements de grilles tarifaires, de justificatifs ou de modalités techniques déstabilisent les OF. Ils demandent :

  • Moins de changements brutaux, ou a minima
  • Un délai de prévenance suffisant pour adapter leurs process
  • Une concertation en amont, lorsque c’est possible

🧭 Un OF peut s’adapter… mais pas du jour au lendemain.

 

3. Une équité de traitement


Les OF ont parfois le sentiment que les décisions d’un OPCO peuvent varier d’un conseiller à l’autre, ou d’un territoire à l’autre. Ils attendent :

  • Une application homogène des règles
  • Des arbitrages explicables et argumentés
  • Une transparence dans les rejets ou demandes de pièces complémentaires

⚖️ L’équité est un pilier du partenariat : ce qui vaut pour l’un doit valoir pour l’autre.

 

4. Des conseillers accessibles et compétents


La qualité de la relation avec le conseiller OPCO fait souvent toute la différence. Les OF apprécient :

  • Une réelle écoute des besoins et des contraintes terrain
  • Une bonne connaissance des réalités de la formation
  • Une stabilité des interlocuteurs pour éviter de « recommencer à zéro » à chaque changement

🤝 Derrière les dossiers, ce sont des humains qui travaillent ensemble.

 

5. Des décisions rapides et prévisibles


Les délais d’instruction, de validation ou de paiement sont des points sensibles. Les OF attendent :

  • Une réactivité proportionnée aux enjeux
  • Des décisions sans effet rétroactif
  • Une communication fluide sur les étapes du traitement

📆 Un OF a des charges à payer et des formateurs à mobiliser : l’incertitude est un risque économique.

 

6. Une reconnaissance du travail réalisé


Les OF ne sont pas que des prestataires : ils accompagnent des parcours, conseillent des entreprises, soutiennent des publics en difficulté. Ils aimeraient que les OPCO reconnaissent :

  • Leur expertise pédagogique
  • Leur contribution à l’accompagnement RH des entreprises
  • Leur rôle social auprès de certains publics

🎓 Le professionnalisme des OF mérite d’être valorisé, pas seulement contrôlé.

 

7. Un soutien à l’innovation et à l’amélioration continue


Les OF qui investissent dans la qualité, le digital ou de nouvelles modalités pédagogiques attendent des OPCO :

  • Des mécanismes d’encouragement ou de cofinancement
  • Une écoute sur les expérimentations locales
  • Des retours constructifs plutôt que des injonctions descendantes

🚀 La transformation de la formation passe aussi par une prise de risque, qui mérite un soutien intelligent.

Un besoin de reconnaissance mutuelle
Les organismes de formation savent qu’ils dépendent du bon vouloir (et des budgets) des OPCO. Mais ils aimeraient aussi être considérés comme des partenaires professionnels, capables de contribuer à la réussite du système. Le respect, la clarté, l’équité et le dialogue ne sont pas des privilèges : ce sont les fondations d’une coopération durable.

📅 Prochain article : “Créer un langage commun : quand OPCO et OF parlent (enfin) la même langue”

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MOTS CLÉS 

organismes de formation, OPCO, attentes des OF, partenariat formation, règles OPCO, délais traitement, relation financeur, coopération OF-OPCO

SOURCES

  • Retours de terrain d’OF (indépendants, réseaux, CFA)
  • Forums et enquêtes inter-branches (2022-2024)
  • Webinaires et notes internes OPCO
  • Échanges avec des formateurs référents et responsables qualité
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Ce que les OPCO attendent (vraiment) des OF

Ce que les OPCO attendent (vraiment) des OF

Que sait-on des réalités de l’autre ? (Suite)

Les Experts Compétences  insistent sur les relations entre OF et Opco. 

  1. Quels sont les relations entre Opco et organisme de formation ?
  2. Comment financer une formation avec l’Opco ?
  3. Comment nouer des partenariats avec les Opco ?
  4. Nouer des relations avec les Opco : Exemples 
  5. OF vs OPCO : décalages et malentendus
  6. Ce que les Opco attendent (vraiment) des OF

Après avoir exploré les malentendus entre OPCO et organismes de formation (OF), il est temps de se pencher sur un sujet souvent sous-estimé : les attentes concrètes des OPCO vis-à-vis des OF. Au-delà des discours institutionnels, quelles sont les exigences réelles ? Qu’attendent les OPCO pour pouvoir remplir leur mission dans de bonnes conditions ? Et quelles sont les marges de manœuvre possibles ?

Ce que les OPCO attendent (vraiment) des OF

1. Des dossiers solides et conformes dès le départ

L’une des premières attentes exprimées par les OPCO, c’est la qualité administrative des dossiers. Cela inclut :

  • Des documents complets, signés et datés
  • Une cohérence entre programme, devis, convention et facturation
  • Le respect des formats et des procédures internes (portails, nomenclatures, etc.)

💡 Un dossier bien préparé permet un traitement rapide et évite les allers-retours chronophages.

 

2. Une traçabilité irréprochable

Les OPCO doivent rendre des comptes sur l’utilisation des fonds mutualisés. Ils attendent donc des OF :

  • Une preuve d’exécution fiable (feuilles d’émargement, relevés de connexions, attestations de présence)
  • Une conservation des pièces justificatives pendant plusieurs années
  • Une capacité à répondre rapidement à des contrôles ou audits

🎯 L’OF est un maillon de la chaîne de gestion des fonds publics. Il doit sécuriser chaque étape.

 

3. Une communication claire et professionnelle

Les conseillers OPCO sont souvent débordés et doivent gérer des dizaines de partenaires. Ils attendent des OF :

  • Des interlocuteurs identifiés et disponibles
  • Une réactivité adaptée : réponse aux mails, suivi des demandes, anticipation des relances

Une attitude de coopération plutôt que de confrontation

🤝 Une relation fluide repose sur la qualité des échanges, autant que sur les procédures.

 

4. Des formations réellement utiles pour les publics

Même si l’analyse pédagogique n’est pas toujours au cœur de leur mission, les OPCO veulent pouvoir justifier que les actions financées :

  • Répondent à un besoin réel de l’entreprise ou du salarié
  • Sont structurées et professionnalisantes
  • S’inscrivent dans une logique d’évolution professionnelle (certification, montée en compétences)

📘 Les OPCO sont évalués aussi sur l’impact réel des formations qu’ils financent.

 

5. Une conformité qualité sans surjeu

 

Les OPCO attendent des OF qu’ils respectent la réglementation (Qualiopi, obligations légales), mais sans tomber dans une logique bureaucratique inutile. Ils privilégient :

  • Une démarche qualité sincère, pas une collection de documents vides
  • Des indicateurs lisibles, en lien avec la réalité du terrain
  • Une capacité d’auto-amélioration visible dans les réponses aux non-conformités

🔍 Les OPCO valorisent les OF capables de prouver leur engagement sans excès de formalisme.

 

6. Une capacité à s’adapter aux évolutions

 

Avec des réformes fréquentes, des règles de financement qui changent et des dispositifs nouveaux, les OPCO attendent des OF qu’ils :

  • Restent à jour sur la réglementation
  • Adaptent leurs pratiques aux nouvelles exigences
  • Participent à des temps d’information ou de concertation

⚙️ Un OF « agile » est un partenaire rassurant pour un OPCO en mutation permanente.

Exigences ou partenariats ?

Il est tentant de voir les attentes des OPCO comme des contraintes. Mais elles peuvent aussi être interprétées comme les conditions d’un partenariat professionnel solide. Répondre à ces attentes, ce n’est pas se soumettre, c’est donner confiance et renforcer sa légitimité auprès d’un acteur central de l’écosystème.

Le prochain article abordera la vision inverse : ce que les OF attendent des OPCO pour que ce partenariat soit équilibré et fonctionnel.

📅 Prochain article : « Ce que les OF attendent (aussi) des OPCO »

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  • OPCO, organisme de formation, attentes OPCO, conformité formation, Qualiopi, relation financeur, contrôle OPCO, partenariat formation

SOURCES

  • Témoignages de conseillers OPCO (2023-2024)
  • Synthèses de groupes de travail interprofessionnels
  • Documents internes OPCO (grilles de conformité, fiches process)
  • Retours d’expérience d’OF audités
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OF vs OPCO : Décalages et malentendus

OF vs OPCO : Décalages et malentendus

Que sait-on des réalités de l’autre ?

Les Experts Compétences travaillent toujours en étroite collaboration avec les Opco. C’est aujourd’hui la meilleure stratégie de développement. 

  1. Quels sont les relations entre Opco et organisme de formation ?
  2. Comment financer une formation avec l’Opco ?
  3. Comment nouer des partenariats avec les Opco ?
  4. Nouer des relations avec les Opco : Exemples 
  5. OF vs OPCO : décalages et malentendus

Dans l’écosystème de la formation professionnelle, les organismes de formation (OF) et les OPCO (opérateurs de compétences) jouent des rôles différents mais interdépendants. Pourtant, bien qu’ils travaillent ensemble au quotidien, une méconnaissance persistante de leurs réalités respectives freine parfois la coopération. Cet article propose un état des lieux des malentendus les plus courants et des pistes pour rétablir une meilleure compréhension mutuelle.

OF vs OPCO : Décalages et malentendus

1. Une relation OF/OPCO souvent perçue comme asymétrique

De nombreux dirigeants d’OF ont le sentiment que la relation avec les OPCO est « descendante » : les OPCO fixent des exigences, imposent des modalités de prise en charge, contrôlent la conformité… sans toujours mesurer les conséquences de ces décisions sur le fonctionnement interne des OF, souvent de petite taille.

Du côté des OPCO, le besoin de « garantir la bonne gestion des fonds publics » ou mutualisés prime. Les OF sont perçus comme très hétérogènes, avec des niveaux de professionnalisation très variables, ce qui justifie selon eux la mise en place de procédures strictes.

2. Les malentendus les plus fréquents

a) Sur la notion de « qualité »

Pour les OPCO, la qualité est démontrée par des indicateurs objectivables : certification Qualiopi, traçabilité, documents, taux d’insertion, questionnaires de satisfaction.

Pour les OF, la qualité se construit aussi dans l’écoute des publics, l’adaptation en temps réel, l’expérience pédagogique, difficilement quantifiable.

b) Sur les délais et réactivité

De nombreux OF déplorent des délais longs pour les réponses de prise en charge, les remboursements ou les validations de dossiers. Les OPCO, eux, sont soumis à des contrôles internes et externes qui ralentissent les processus.

c) Sur les outils

Les plateformes de dépôt en ligne mises en place par les OPCO sont souvent perçues comme complexes, instables ou mal adaptées au quotidien des OF. Côté OPCO, on souligne les efforts de digitalisation et les contraintes de sécurisation.

d) Sur les logiques de financement

Les OF souhaitent une reconnaissance de leur travail pédagogique en amont (ingénierie, accueil, préparation…), souvent non pris en compte dans les financements. Les OPCO raisonnent en « heures réalisées » et en coûts unitaires, pour assurer équité et traçabilité.

3. Des pistes pour une meilleure connaissance mutuelle

a) Organiser des immersions croisées

Des demi-journées de découverte en immersion : un conseiller OPCO passe une matinée dans un OF pour comprendre son fonctionnement, et inversement. Objectif : créer de l’empathie professionnelle.

b) Créer des espaces de dialogue réguliers

Tables rondes locales, webinaires thématiques, enquêtes croisées : des formats simples mais réguliers peuvent permettre d’aborder des points de friction sans tension, dans une logique d’amélioration.

c) Produire ensemble des guides de bonnes pratiques

Rédiger en commun des documents simples expliquant les attendus des OPCO et les contraintes des OF. Ces ressources peuvent servir de référence aux deux parties.

d) Reconnaître les réalités territoriales

Adapter certains process aux spécificités locales : zones rurales, manque de formateurs disponibles, publics éloignés de l’emploi. La standardisation nationale ne peut pas tout.

Se parler pour mieux coopérer

La relation entre OF et OPCO gagnerait à passer d’un rapport administratif à un véritable partenariat professionnel. Cela passe par une meilleure connaissance mutuelle, une volonté d’écoute réciproque, et la co-construction de solutions adaptées au terrain.

Ce premier article pose les bases d’une série visant à rapprocher les acteurs de la formation. Le prochain abordera les attentes concrètes des OPCO vis-à-vis des OF : entre exigences, contraintes internes et marges de manoeuvre.

📅 Prochain article : « Ce que les OPCO attendent (vraiment) des OF »

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  • OPCO, organisme de formation, relation financeur, coopération, Qualiopi, malentendus formation, financement formation professionnelle

     

SOURCES

  • Observations terrain (OF de taille différente)
  • Référentiels OPCO et documentations internes
  • Discussions issues de webinaires interprofessionnels (2023-2024)
  • Interviews croisées réalisées pour le blog Formations-Conseils.com
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Se regrouper pour survivre Une stratégie vitale pour OF

Se regrouper pour survivre Une stratégie vitale pour OF

Les Experts Compétences parlent souvent des partenariats et des regroupements. Ils sont encouragés par France Compétences, ils sont indispensable pour répondre aux Appels d’Offres, bref, pensez-y, l’union fait la force

  1. Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion d’un OF
  2. Pourquoi créer des partenariats en formation professionnelle

Dans un contexte marqué par la baisse des financements publics, la complexité réglementaire croissante et la montée en puissance des plateformes privées, les organismes de formation (OF) indépendants ou de taille intermédiaire se retrouvent souvent isolés face aux géants du secteur. La question n’est plus seulement « comment se développer ? », mais parfois « comment survivre sans perdre son âme ? »

La réponse tient en un mot : coopération. Mutualisation des moyens, alliances territoriales, groupements d’achat, réseaux sectoriels… Autant de leviers à activer pour gagner en résilience sans renier son autonomie. Cet article explore les formes possibles de regroupement et leurs bénéfices concrets pour les OF.

Se regrouper pour survivre Une stratégie vitale pour OF

I. Un environnement devenu instable et concurrentiel

1. L’effet ciseaux :

  • Baisse des marges, hausse des exigences
    Financements publics tendus (CPF, Pôle emploi, OPCO)
  • Durcissement des contrôles qualité (Qualiopi, audit renforcé)
  • Hausse des charges fixes (locaux, salaires, digitalisation)
  • Exigences accrues des clients BtoB en matière de reporting et de personnalisation
  • Résultat : de nombreux OF peinent à maintenir un modèle économique viable seuls.

2. Des concurrents mieux structurés

Les grandes plateformes ou organismes nationaux bénéficient :

  • D’équipes support mutualisées (qualité, juridique, marketing)
  • De budgets de communication importants
  • D’une capacité à répondre aux appels d’offres à grande échelle
  • Dans ce paysage, l’OF isolé devient vulnérable, quel que soit son savoir-faire pédagogique.

II. Se regrouper, pour quoi faire ? Les bénéfices concrets

1. Mutualiser les fonctions support

Des OF peuvent partager :

  • Un référent qualité externe ou mutualisé
  • Un service de veille réglementaire commun
  • Une plateforme LMS ou un site de gestion documentaire partagé
  • Un assistant administratif à temps partiel

Cela permet de réduire les coûts fixes et d’accéder à des compétences de haut niveau.

2. Répondre ensemble aux appels d’offres

Se regrouper permet :

  • D’élargir son offre (ex : un OF expert en BTP collabore avec un autre expert en sécurité)
  • De couvrir un territoire plus vaste
  • De se rendre éligible à des marchés plus importants

Le tout en gardant son indépendance juridique via des conventions de groupement ou un consortium temporaire.

3. Renforcer sa visibilité et sa crédibilité

Créer ou rejoindre un réseau identifié (label, marque collective, GIE, association professionnelle) permet :

  • D’être mieux référencé
  • De rassurer les clients
  • De créer une image de fiabilité (partage de valeurs, cohérence des pratiques, cadre commun)
  •  

III. Les formes possibles de regroupement


1. Le groupement d’intérêt économique (GIE)


Le GIE permet :

  • De mutualiser des moyens sans créer une nouvelle entreprise
  • D’avoir une structure de coopération stable, dotée d’une personnalité morale
  • De gérer un budget, recruter un salarié commun, etc.

C’est un outil juridique puissant, mais encore sous-utilisé dans le secteur de la formation.

 

2. Les associations ou collectifs territoriaux


Des collectifs d’OF se montent autour :

  • D’un territoire (ex : OF d’un département)
  • D’un public (ex : personnes éloignées de l’emploi)
  • D’un financeur commun (ex : structure regroupée pour répondre aux clauses sociales)

Avantage : une souplesse et une proximité qui facilitent les coopérations.

 

3. Les réseaux privés structurés


Il existe des réseaux privés avec des logiques de franchise, licence de marque, affiliation, qui offrent :

  • Une marque nationale,
  • Des outils mutualisés,
  • Un accompagnement stratégique.

Attention toutefois à bien évaluer le rapport coût / autonomie avant d’adhérer.

 

IV. Les limites et précautions à prendre


1. Ne pas subir, mais choisir la coopération


La coopération doit être volontaire et stratégique, pas subie. Il ne s’agit pas de se regrouper par défaut, mais autour d’un projet clair, de valeurs partagées, et d’objectifs alignés.

 

2. Préserver l’identité de chaque structure


Les OF ont souvent une culture forte, un positionnement spécifique. Il faut veiller à ce que la coopération :

  • Respecte cette identité,
  • Ne dilue pas l’image de marque,
  • Ne crée pas de conflit de gouvernance.

 

3. Formaliser les engagements


Même si la relation semble de confiance :

Un accord écrit est indispensable (répartition des tâches, propriété des outils, conditions de sortie)

Il est utile de se faire accompagner (juriste, expert-comptable) pour construire un cadre clair et pérenne

 

V. Vers un “tiers secteur” de la formation ?

Une évolution en cours
De plus en plus d’initiatives locales ou thématiques voient le jour :

  • Collectifs autour de l’insertion,
  • Réseaux d’OF indépendants du médico-social,
  • Partenariats avec des tiers-lieux, des SCIC, des coopératives d’activités…

On assiste à la naissance d’un « tiers secteur » de la formation, hybride, souple, souvent innovant, capable de proposer une alternative aux mastodontes de la formation privée ou aux structures publiques traditionnelles.

Ce modèle repose sur :

  • L’ancrage local,
  • La collaboration entre pairs,
  • La réciprocité et l’éthique dans les échanges.

Coopérer pour rester libre
Loin d’être une perte de liberté, la coopération entre organismes de formation est aujourd’hui une condition de survie et un levier de puissance. Elle permet d’allier agilité et robustesse, proximité et crédibilité, indépendance et structuration.

Pour les dirigeants d’OF, il est temps de passer d’un modèle « seul contre tous » à une stratégie « ensemble pour durer ». La mutualisation intelligente et choisie peut devenir votre meilleur atout face aux mutations du secteur.

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MOTS CLÉS 

  • Coopération entre organismes de formation
  • Mutualisation des moyens OF
  • Groupement d’intérêt économique formation
  • Réseaux d’OF indépendants
  • Réponse conjointe appels d’offres OF
  • Regroupement stratégique formation professionnelle
  • Collaboration inter-organismes de formation
  • Survie des petits OF

SOURCES

  • Observatoire des métiers de la formation – « Les dynamiques de regroupement dans les OF »
  • GIE Formations locales – Exemples de mutualisations réussies
  • Fédération des Acteurs de la Compétence – Baromètres 2023-2024
  • Témoignages de dirigeants sur les forums et groupes LinkedIn
  • Guide juridique de la coopération inter-entreprises (Bpifrance / Avise)
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Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion qualité ?

Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion qualité ?

Les Experts Compétences savent bien que le développement d’un OF demandent de multiples compétences et devient de plus en plus lourd. La question se pose à un moment de l’externalisation. Si ce thème vient aujourd’hui c’est aussi pour informer que les Experts Compétences sont à votre service si vous souhaitez jouer la carte de l’externalisation

  1. Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion qualité ?

Depuis la généralisation de la certification Qualiopi, la gestion de la qualité, de la veille réglementaire et de la conformité est devenue un impératif pour les organismes de formation. Ces missions, chronophages et stratégiques, mobilisent des ressources considérables. Or, tous les OF – en particulier les structures de taille modeste ou moyenne – ne disposent pas en interne des compétences ou du temps nécessaires pour assurer ces fonctions avec rigueur.

Face à cette réalité, une question se pose de plus en plus clairement pour les dirigeants : faut-il externaliser ces missions ? Et si oui, dans quelles conditions et avec quels garde-fous ? Cet article vous propose une analyse professionnelle, nourrie par les retours du terrain.

Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion qualité ?

Faut-il externaliser la veille, la conformité et la gestion qualité ?

I. La complexité croissante des exigences qualité et réglementaires


1. Une pression normative qui s’intensifie


Depuis la mise en œuvre de la loi « Avenir professionnel » et la certification Qualiopi, les OF doivent prouver leur conformité à un référentiel exigeant. À cela s’ajoutent :

Les obligations liées à la lutte contre les discriminations,

  • Le RGPD,
  • L’évolution des conditions de prise en charge par les OPCO,
  • Les exigences spécifiques de certains financeurs publics ou privés,
  • L’introduction de nouveaux dispositifs (France Travail, alternance, CPF, etc.).

Autrement dit, la conformité est devenue un travail à temps plein, et non plus une tâche secondaire.

 

2. Une veille multidimensionnelle


La veille ne concerne plus seulement les évolutions pédagogiques. Elle englobe désormais :

  • La veille réglementaire,
  • La veille concurrentielle,
  • La veille sectorielle (métiers en tension, métiers d’avenir),
  • La veille technologique (plateformes LMS, IA, etc.),

Et même parfois la veille sociale (réputation en ligne, satisfaction apprenants).

Cela implique des compétences variées et une organisation méthodique que tous les OF ne peuvent assurer seuls.

 

II. Les avantages de l’externalisation


1. Accès immédiat à des experts spécialisés


Un consultant ou cabinet spécialisé maîtrise :

  • Les obligations liées à la certification,
  • Les meilleures pratiques en matière de documentation et d’audit,
  • Les attentes des auditeurs et des financeurs.

En externalisant, vous bénéficiez de l’expertise cumulative d’un professionnel qui suit des dizaines d’OF et détecte rapidement les signaux faibles.

 

2. Un gain de temps et d’efficacité


Plutôt que de consacrer du temps à décrypter des circulaires ou mettre à jour des documents qualité, votre équipe peut se concentrer sur son cœur de métier : la pédagogie, la relation client, le développement commercial.

De plus, certains prestataires proposent des solutions clés en main : veille automatisée, documents actualisés, tableaux de bord prêts à l’emploi, etc.

 

3. Une meilleure maîtrise des risques


Un audit blanc raté, un document non conforme, un oubli de déclaration… Ces erreurs peuvent coûter très cher : non-renouvellement de la certification, rupture de convention, rejet de financement.

En confiant la conformité à un tiers expérimenté, vous limitez fortement le risque d’erreur ou d’omission.

 

III. Les limites et les précautions à prendre


1. La dépendance et la perte de maîtrise


Externaliser ne veut pas dire déléguer à l’aveugle. Un OF reste seul responsable de sa certification et de ses obligations.

Les dirigeants doivent garder la main sur les processus, valider les livrables, comprendre les enjeux. Sinon, ils deviennent dépendants d’un prestataire… et vulnérables en cas de changement ou de rupture de contrat.

 

2. La question du coût


Externaliser a un prix, parfois élevé selon le niveau de service. Pour un petit OF, cela peut représenter un effort financier non négligeable.

Il faut donc bien évaluer le retour sur investissement, notamment en comparant le coût d’un prestataire avec le temps économisé et les risques évités.

 

3. La qualité des prestataires : un critère décisif


Tous les consultants qualité ne se valent pas. Il existe des offres très disparates : certaines sont sérieuses et personnalisées, d’autres sont standardisées à l’extrême, voire obsolètes.

Avant de confier votre veille ou votre conformité, il est impératif de :

  • Vérifier les références du prestataire,
  • Demander des exemples de livrables,
  • Préciser les engagements dans un contrat clair (fréquence des mises à jour, responsabilité en cas d’erreur, confidentialité…).
  •  

IV. Quand externaliser ? Et quoi externaliser ?


1. Externaliser partiellement, une option équilibrée


Pour la majorité des OF, une approche hybride est la plus pertinente :

  • Externaliser la veille réglementaire et la documentation : gain de temps et garantie de conformité,
  • Internaliser la mise en œuvre opérationnelle : implication de l’équipe, personnalisation des process.

 

2. Des situations où l’externalisation est vivement recommandée


  • Création ou refonte d’un système qualité (en amont d’un audit),
  • Audit blanc à blanc pour se préparer à la certification,
  • Période de surcharge interne, où l’équipe est mobilisée sur la pédagogie ou le développement,
  • Changements fréquents de réglementation, où le suivi devient complexe.
  •  

3. Des tâches à externaliser avec prudence


La gestion complète de la relation avec l’auditeur ou le financeur : le dirigeant doit rester en première ligne.

La production de documents qualité standardisés : attention aux « copier-coller » non adaptés à votre fonctionnement réel.

 

Une décision stratégique à bien encadrer
Externaliser la veille, la conformité et la qualité peut être un levier d’efficacité, de sécurité et de professionnalisation, à condition de rester aux commandes. Il ne s’agit pas de sous-traiter sans contrôle, mais de s’entourer des bons partenaires pour renforcer son organisation.

Pour les dirigeants d’organismes de formation, le bon réflexe est donc : garder la stratégie en interne, et externaliser l’exécution si nécessaire, sans jamais perdre la maîtrise du dispositif.

 

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  • Externalisation conformité organisme de formation
  • Veille réglementaire Qualiopi
  • Audit qualité OF
  • Consultant qualité formation professionnelle
  • Gestion documentaire OF
  • Certification Qualiopi externalisée
  • Stratégie qualité organisme de formation
  • Prestataire qualité OF

SOURCES

  • Ministère du Travail, référentiel national qualité (Qualiopi)
  • France Compétences, notes d’actualité sur la certification
  • OPCO Atlas, guide sur la conformité et la veille
  • Témoignages de consultants qualité spécialisés dans la formation
  • Expériences partagées par des OF sur LinkedIn et forums spécialisés
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Comment construire une offre formation malgré les normes

Comment construire une offre formation malgré les normes

Les Experts Compétences continuent sur le sujet des normes dans le milieu de la formation professionnelle continue. Vaste sujet qui étouffe peu à peu toutes les initiatives du secteur en grande souffrance

  1. La formation doit-elle obéir à des normes
  2. Les normes en formation VS le secteur agricole
  3. La crise des normes en formation et ses impacts
  4. OF : Retour sur le poids des normes
  5. A qui profitent toutes ces normes ?
  6. Crise budgétaire : A qui profite l’excès de normes ?
  7. Les 2 maux qui tuent la formation professionnelle
  8. Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?
  9. Comment construire une offre formation malgré les normes

Le secteur de la formation professionnelle continue est sous tension : exigences croissantes de qualité, normes changeantes, référentiels mouvants, évolutions réglementaires permanentes… Pourtant, les organismes de formation doivent continuer à innover, à proposer de nouvelles offres, et à assurer leur viabilité économique. Comment concilier la nécessité d’anticiper les besoins du marché avec une réglementation qui change tous les six mois ? Cet article propose des pistes concrètes pour concevoir une offre de formation agile, rentable et résiliente.

Comment construire une offre formation malgré les normes

1. Penser l’agilité dès la conception


Modulariser les parcours
Une formation construite en blocs de compétences autonomes permet de s’adapter plus facilement aux évolutions réglementaires ou aux demandes spécifiques des financeurs. En cas de changement, il est plus simple d’adapter un bloc que de revoir toute une ingénierie pédagogique.

Prévoir plusieurs formats
Proposer une formation à la fois en présentiel, distanciel synchrone et e-learning asynchrone permet de répondre à des contraintes réglementaires diverses (zones blanches, obligations d’assiduité, publics spécifiques) sans repartir de zéro.

Capitaliser sur l’existant
Avant de créer une nouvelle offre, interroger le catalogue : Peut-on adapter une formation existante ? Réorienter un module vers une nouvelle cible ? Créer une version courte, ou à destination d’un autre public (cadres, demandeurs d’emploi, jeunes) ?

 

2. Éviter la dépendance excessive aux dispositifs publics


Miser sur les financements privés
Les dispositifs comme le CPF, les POEC ou les AIF sont instables. Miser sur des produits vendus directement à des entreprises ou à des particuliers permet de sécuriser une partie du chiffre d’affaires.

Créer une offre “hors financement”
Proposer des offres dites « hors dispositifs » : coaching, ateliers d’accompagnement, webinaires, abonnements, formations flash, ateliers premium. Ces offres plus souples ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les actions de formation financées.

 

3. Réduire le temps de mise sur le marché


Adopter un processus de lancement accéléré
Il est crucial de réduire le délai entre l’idée et la première session. Une méthode : test sur un échantillon restreint (MVP pédagogique), retour rapide, itération, puis déploiement. L’attente du référencement ou de l’éligibilité ne doit pas bloquer l’action.

Séparer la conception du lancement
Lancer une offre en préinscription avant de finaliser tous les supports permet de valider l’intérêt marché. Cela réduit les risques financiers en cas d’échec.

 

4. Intégrer la veille et la prospective dès l’amont


Structurer une veille thématique
Créer une routine de veille sur :

  • Les secteurs en tension (santé, bâtiment, numérique…)
  • Les référentiels France Compétences et RNCP/RS
  • Les politiques publiques (France Travail, Régions, OPCO…)

Cela permet d’anticiper les changements réglementaires à venir.

Identifier les signaux faibles
Suivre les annonces gouvernementales, les consultations publiques, les évolutions européennes. Cela permet de repérer les filières stratégiques émergentes (ex : IA, transitions écologiques, métiers du lien…).

 

5. Assurer la rentabilité dès la conception


Calculer le seuil de rentabilité
Avant même de produire les supports, un OF devrait avoir un tableau de pilotage simple :

  • Coût de revient par session
  • Nombre minimum de stagiaires
  • Taux de marge attendu
  • Sensibilité au taux de financement

Cela évite de développer des formations non viables.

Évaluer le retour sur investissement
Chaque nouvelle offre doit être analysée selon :

  • Coût de conception
  • Durée de vie estimée (3 à 5 ans ?)
  • Potentiel de recyclage des contenus
  • Degré de dépendance à l’environnement réglementaire


Dans un secteur fragilisé par l’instabilité et l’inflation normative, l’agilité devient une compétence stratégique pour tout organisme de formation. Ce n’est pas en figeant son offre que l’on survit, mais bien en cultivant sa capacité à s’adapter, à anticiper et à innover vite et bien. Modularité, diversification, rapidité d’exécution et veille active sont les clés d’un modèle économique résilient.

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MOTS CLÉS 

Formation professionnelle continue, organismes de formation, créer une formation, Qualiopi, modularité, financement de la formation, rentabilité OF, stratégie OF, réglementation formation, veille réglementaire, agile OF, indépendance financière formation.

SOURCES

  • France Compétences – Référentiels RNCP / RS
  • Les Acteurs de la Compétence – Baromètres économiques
  • OPCO EP, Constructys, Atlas – Appels à projets & analyses
  • DGEFP – Données politiques publiques emploi-formation
  • Observatoire des métiers de la formation professionnelle (via Centre Inffo)
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Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?

Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?

Dans la série d’articles précédents, Les Experts Compétences ont décrit les 2 maux principaux qui entravent le développement d’un Organisme de formation. Ceci étant dit, que faire ? 

  1. La formation doit-elle obéir à des normes
  2. Les normes en formation VS le secteur agricole
  3. La crise des normes en formation et ses impacts
  4. OF : Retour sur le poids des normes
  5. A qui profitent toutes ces normes ?
  6. Crise budgétaire : A qui profite l’excès de normes ?
  7. Les 2 maux qui tuent la formation professionnelle
  8. Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?

Après avoir dressé le constat d’un secteur miné par l’abondance de normes et l’instabilité réglementaire, une question s’impose : comment continuer à diriger, à se développer et à innover dans ce contexte ?

Voici 5 leviers d’action concrets à la disposition des dirigeants d’organismes de formation. Ils ne supprimeront pas les obstacles, mais permettent de reprendre le contrôle et de sécuriser son activité autant que possible.

Instabilité, normes : comment avancer malgré tout ?

1. Pratiquer la veille stratégique comme un réflexe permanent

🎯 Pourquoi c’est crucial :
Les règles changent vite. Celui qui voit venir a un coup d’avance.

✅ Comment faire :

  • Suivre les publications des OPCO, DREETS, France Compétences, Caisse des Dépôts, etc.
  • Se connecter aux réseaux professionnels : LinkedIn, syndicats, groupes Slack ou WhatsApp entre OF
  • Déléguer une veille hebdomadaire à un collaborateur ou la sous-traiter

💡 Astuce :
Mettre en place un tableau de bord de veille partagé, mis à jour chaque semaine, avec un code couleur pour l’impact potentiel sur vos activités.

2. Intégrer la réversibilité dans vos offres

🎯 Pourquoi c’est stratégique :
Une offre trop rigide est vulnérable. Une offre modulaire est adaptable.

✅ Comment faire :

  • Créer des parcours modulaires pouvant être repositionnés dans plusieurs programmes
  • Penser en blocs de compétences transférables
  • Éviter les certifications trop spécifiques ou trop dépendantes d’un financement unique

💡 Astuce :
Capitaliser sur des trames pédagogiques réutilisables pour basculer rapidement d’un domaine à l’autre (ex : de la bureautique à la gestion, du commerce au digital).

3. Diversifier ses sources de financement pour limiter la dépendance

🎯 Pourquoi c’est vital :
Un OF dépendant à 90 % du CPF ou d’un OPCO est fragile.

✅ Comment faire :

  • Développer des prestations en B2B direct : formations intra, accompagnement RH, bilan de compétences entreprise
  • Oser le modèle payant individuel hors CPF, via la pédagogie inversée (formation + coaching, formats hybrides)
  • Cibler des marchés peu sensibles aux arbitrages publics : reconversion, seniors, micro-entrepreneurs, formateurs eux-mêmes

 

4. S’organiser comme une TPE agile, pas comme une administration

🎯 Pourquoi c’est malin :
Les OF qui survivent ne sont pas les plus gros, mais les plus rapides.

✅ Comment faire :

  • Travailler par projets, en sprints courts
  • Mutualiser certaines fonctions (compta, support, conformité) en externe
  • Garder une équipe cœur réduite mais formée, engagée, et capable d’adaptation rapide

💡 Astuce :
Former tous les collaborateurs à la logique « multi-casquette », avec un socle commun : relation client, gestion des outils, démarche qualité.

5. Peser collectivement pour défendre le secteur

🎯 Pourquoi c’est structurant :
Seul, un OF est vulnérable. En réseau, il peut influer.

✅ Comment faire :

  • Rejoindre un syndicat (Acteurs de la Compétence, Synofdes, EdTech, etc.)
  • Participer à des consultations publiques (France Compétences, Ministères)
  • Créer ou rejoindre des collectifs d’OF indépendants pour porter une parole forte

💡 Astuce :
Organiser localement un club de dirigeants d’OF avec réunions trimestrielles, partages de pratiques, alertes réglementaires.

🧭 Garder le cap, mais naviguer autrement
Il n’est plus possible de piloter un organisme de formation comme il y a 10 ans, avec un plan à 3 ans, une offre stable et une dépendance massive aux dispositifs publics.

Mais ce n’est pas une fatalité : en devenant plus agile, plus stratégique, plus collectif, les dirigeants d’OF peuvent transformer ces contraintes en leviers de solidité.

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MOTS CLÉS 

  • stratégie OF, adaptation formation, instabilité réglementaire, diversification financements, veille formation, pilotage agile OF, syndicat formation, bloc de compétences, reconversion professionnelle, plan d’action OF

SOURCES

  • France Compétences – Notes de conjoncture 2023–2025
  • Réseaux syndicaux FFP, Synofdes – Guides pratiques 2024
  • Témoignages OF indépendants (webinaires et groupes LinkedIn)
  • Retours d’expérience terrain (accompagnements stratégiques 2023–2024)
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Différents financements dans une même formation ?

Différents financements dans une même formation ?

Les Experts Compétences ont été confronté à cette problématique. Elle perdure toujours

🎓 Financements croisés en formation longue : une pratique en danger ?

Dans la formation professionnelle, en particulier pour les titres professionnels et formations longues certifiantes, la logique économique a souvent reposé sur un principe simple mais efficace : regrouper différents financeurs dans une même cohorte. Transition Pro, Pôle emploi, financement personnel, entreprise, Région (AIRE2)… Tous cohabitaient dans la même salle pour un même cursus, avec les mêmes intervenants, les mêmes ressources pédagogiques, et le même examen.

  1. Différents financements dans une même formation

Mais aujourd’hui, ce modèle est remis en question. France Compétences et certaines autorités de contrôle semblent de plus en plus réticentes à valider cette logique, arguant d’un manque de lisibilité financière, voire d’un risque d’irrégularité. Que faire ? Faut-il renoncer à cette pratique ? Comment maintenir la viabilité des parcours longs sans renier la diversité des publics ?

Différents financements dans une même formation ?

1. Le modèle économique du « cofinancement invisible »


Une solution pragmatique à un problème de seuil de rentabilité
Ouvrir un titre professionnel, c’est mobiliser un plateau technique, des formateurs qualifiés, un référent handicap, un suivi individualisé, un passage devant un jury… Bref, un coût élevé. Or, avec des cohortes de 8 à 12 stagiaires minimum pour atteindre le point mort, un seul financeur ne suffit pas à remplir la salle.

Mélanger les sources permet :

  • de rendre les sessions viables économiquement,
  • de permettre à tous les publics d’accéder à la formation, même avec des enveloppes disparates,
  • d’optimiser les calendriers et les ressources humaines.

Des prix disparates, mais une ingénierie commune
C’est là le paradoxe : les prix sont très différents selon les financeurs, par exemple :

  • Transition Pro : 13 000 € (souvent basé sur des grilles internes),
  • Pôle emploi : 7 000 € (selon appels à projets ou AIF plafonnés),
  • Région : entre 5 000 et 8 000 € via AIRE2,
  • CPF ou autofinancement : autour de 5 000 € selon les moyens du bénéficiaire.

L’OF lisse alors cette hétérogénéité en tenant une logique de panier moyen par session, pour couvrir ses charges fixes. Mais ce modèle n’est pas explicitement reconnu par les autorités.

 

2. Le durcissement réglementaire : une logique de silo ?


France Compétences et le mythe de l’unicité de financement
Depuis quelques mois, plusieurs OF ont été alertés lors de contrôles qualité ou financiers : la mixité de financement pour un même parcours serait à éviter, sauf dans des dispositifs très encadrés (type POEC ou AFC à cofinancement officiel). Le raisonnement est :

« Chaque financeur doit avoir une action clairement identifiée, avec son coût propre et un suivi individualisé. »

Cette approche induit une logique de « parcours par silo » : chaque financement = un parcours = une session dédiée.

Conséquence : explosion des coûts ou renoncement à l’offre
Mais cette doctrine heurte le terrain :

  • Impossibilité de remplir les sessions si l’on segmente par financeur,
  • Risque d’annuler des parcours faute de seuils atteints,
  • Complexification de la gestion logistique et administrative.

Résultat : des OF renoncent à ouvrir des formations pourtant stratégiques, notamment dans les métiers en tension (santé, bâtiment, numérique).

 

3. Vers une reconnaissance encadrée de la mutualisation ?


Propositions concrètes pour sécuriser le modèle

  • Formaliser la répartition des coûts en interne
  • Créer une grille de répartition par stagiaire avec le coût moyen de revient, la part financée, la marge éventuelle.
  • Justifier que le contenu pédagogique est identique, mais le reste (accompagnement, outils, RH) peut varier selon le financement.
  • Intégrer cette logique dans les contrats
  • Prévoir une clause dans les conventions de formation ou les contrats pédagogiques indiquant que la session est mutualisée, tout en assurant l’égalité de traitement pédagogique.
  • Proposer une contractualisation par module
  • Vendre à chaque financeur des blocs de compétences ou modules, chacun avec son coût, pour éviter la logique du « tout ou rien ».
  • Consolider le modèle économique via des simulateurs

Construire un outil de simulation de panier moyen par session, à présenter en cas de contrôle pour prouver la viabilité et la transparence du système.

 

4. Appel à une clarification nationale


Les OF ont besoin de stabilité et de règles claires. Il devient urgent que France Compétences, les OPCO et les Régions :

  • reconnaissent officiellement la pratique des cohortes mixtes, encadrée et transparente,
  • publient un cadre juridique clair de mutualisation pédagogique,
  • évitent des injonctions contradictoires entre la logique terrain et la logique normative.

Sans cela, c’est la formation qualifiante qui sera la grande perdante : trop chère pour les individus, trop complexe pour les financeurs, et trop risquée pour les OF.


La mixité de financement dans les sessions longues est une nécessité opérationnelle et économique, pas une fraude ni une tricherie. C’est une réponse terrain à un modèle de financement éclaté et partiellement désengagé. Ce que demandent les OF aujourd’hui, ce n’est pas de contourner les règles : c’est que les règles s’adaptent à la réalité. Si ce modèle n’est plus possible, alors il faut des solutions alternatives : tarification unifiée, contrats multipartenaires, guichets uniques, ou dispositifs hybrides pérennes.

 

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  • formation professionnelle, financement formation longue, titres professionnels, Transition Pro, mixité des financements, rentabilité formation, France Compétences, cofinancement, cohorte mixte, OF indépendant, régulation formation, pilotage économique OF.
  •  

SOURCES

  • France Compétences – Orientations 2024
  • Transition Pro – Règlements de financement individuels
  • OPCO EP / Constructys / AKTO – Cahiers des charges financement long
  • DREETS – Retours d’expériences terrain
  • Témoignages de dirigeants d’OF (secteurs sanitaire, tertiaire, BTP)

 

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Les deux maux qui tuent la formation professionnelle

Les deux maux qui tuent la formation professionnelle

Les Experts Compétences ont déjà attiré l’attention de la profession sur l’escalade des normes qui tue le métier. On attend une nouvelle version Qualiopi et comme les agriculteurs les patrons d’OF tremblent.

  1. La formation doit-elle obéir à des normes
  2. Les normes en formation VS le secteur agricole
  3. La crise des normes en formation et ses impacts
  4. OF : Retour sur le poids des normes
  5. A qui profitent toutes ces normes ?
  6. Crise budgétaire : A qui profite l’excès de normes ?
  7. Les 2 maux qui tuent la formation professionnelle

Dans un contexte économique tendu, les dirigeants d’organismes de formation vivent une pression constante. Non seulement leur activité dépend des financements publics, des arbitrages politiques et des tendances du marché, mais elle est aussi soumise à une double peine :

  1. une abondance de normes toujours plus contraignantes,
  2. une instabilité réglementaire qui rend toute stratégie à moyen terme quasi impossible.

Ces deux phénomènes ne sont pas spécifiques à la formation, mais ils y prennent une ampleur inquiétante. Et ce qui s’observe dans d’autres secteurs comme la rénovation énergétique ou le transport sanitaire devrait alerter les pouvoirs publics : l’instabilité tue l’investissement et démoralise les entrepreneurs.

Les deux maux qui tuent la formation professionnelle

1. L’abondance des normes : le piège de la conformité permanente


Depuis la réforme de 2018 et la mise en place du référentiel Qualiopi, les organismes de formation doivent prouver leur qualité via 32 indicateurs rigoureusement contrôlés. Si l’objectif affiché est louable (garantir la qualité des actions de formation), le résultat sur le terrain est bien différent : une inflation documentaire, une course permanente à la conformité, et une perte de sens.

 

▶️ Un formalisme qui épuise


Le référentiel Qualiopi est régulièrement modifié, les guides sont réédités, les interprétations évoluent… Et maintenant, de nouvelles évolutions sont prévues. Chaque mise à jour nécessite des formations internes, des reconfigurations d’outils, des adaptations de processus… pour des organismes souvent composés d’équipes réduites.

 

▶️ Une dérive bureaucratique


De plus en plus d’organismes passent plus de temps à prouver qu’ils travaillent bien qu’à travailler effectivement. Le formateur devient gestionnaire de preuves, l’assistant administratif devient spécialiste en archivage de process, et le dirigeant passe son temps à décrypter les exigences d’auditeurs parfois eux-mêmes perdus dans la lecture du référentiel.

 

2. L’instabilité réglementaire : un jeu de piste dangereux pour l’investissement


L’autre fléau est l’instabilité permanente des règles du jeu. Un organisme de formation qui souhaite créer une nouvelle offre met en moyenne 6 à 12 mois pour la concevoir, recruter les bons intervenants, préparer les contenus, obtenir les habilitations, et mettre en œuvre sa communication.

Mais entre-temps, tout peut changer.

Et si les changements ne touchent pas directement le secteur de la formation, ils illustrent le climat d’insécurité réglementaire généralisée qui affecte l’ensemble des acteurs économiques, formation comprise.

▶️ Exemple 1 : Le chaos de MaPrimeRénov’
Le secteur de la rénovation énergétique a été bouleversé par les évolutions à répétition du dispositif MaPrimeRénov’. Entre changements de critères d’éligibilité, gel des financements, puis suppression annoncée en juillet 2025, des milliers d’entreprises du bâtiment se retrouvent sans visibilité ni débouchés, après avoir investi dans des structures, du matériel ou du personnel.

Ces revirements brutaux ont mis en péril des modèles économiques entiers, dissuadant les porteurs de projets, comme cela peut aussi arriver dans la formation.

▶️ Exemple 2 : Le transport sanitaire en perte de repères
Autre secteur déstabilisé : le transport sanitaire. Ces deux dernières années, les règles de conventionnement avec les CPAM ont été profondément modifiées. De nombreuses petites entreprises, déjà fragilisées, se sont retrouvées en incapacité de répondre aux nouvelles normes, ou ont été exclues du système de remboursement, sans possibilité d’anticipation ni de recours efficace.

 

3. Et dans la formation ? Un terrain miné pour les entrepreneurs


Les organismes de formation vivent, à leur échelle, le même type d’insécurité : l’évolution des financements (CPF, OPCO, Pôle emploi, Régions) est imprévisible ; les critères d’éligibilité changent d’une année à l’autre ; des certifications deviennent soudainement obligatoires ou obsolètes.

▶️ Une paralysie de l’investissement
Pourquoi investir dans une nouvelle offre si l’on ne sait pas si elle sera finançable dans six mois ? Pourquoi embaucher un formateur si les flux de financement deviennent erratiques ? Les dirigeants de formation sont contraints à la prudence, voire à l’immobilisme, car l’environnement réglementaire ne leur garantit aucune stabilité.

 

4. Les conséquences : désengagement, fermeture, désillusions


Ces deux phénomènes — normes asphyxiantes et instabilité chronique — provoquent un désengagement progressif :

  • Moins de création d’organismes de formation.
  • Moins d’innovation pédagogique.
  • Plus de fermeture ou de réduction d’activité.
  • Une perte d’attractivité du métier.

Le secteur est perçu comme lourd, peu rentable, risqué, alors même qu’il est essentiel à la montée en compétence des actifs.

 

Un appel à la stabilité et à la simplicité
Le message à adresser aux décideurs publics est clair :

  • Stabilisez les règles pour permettre aux OF d’investir sur le moyen terme.
  • Allégez les contraintes administratives pour recentrer les équipes sur le pédagogique.
  • Donnez de la visibilité sur les priorités de financement à 2 ou 3 ans.

Car sans cela, le risque est de voir le secteur de la formation rejoindre la longue liste des activités délaissées faute d’un environnement propice à l’initiative.

 

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SOURCES

  • Ministère du Travail – Réforme de Qualiopi (2025)
  • ADEME – Évolution du dispositif MaPrimeRénov’ (2024-2025)
  • CNAM – Documents sur le conventionnement transport sanitaire (2023-2024)
  • Témoignages de dirigeants d’OF (réseaux privés, LinkedIn, syndicats)
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